Toi, moi, nous, nous nous posons parfois, souvent tout le temps chacun biffera ses mentions inutiles les mêmes questions.
Bien sûr tu es plus grand ou plus blond, moi plus gros et peut-être plus insouciant. Je chausse du 42 et demi et toi du 36. Et si je cours plus vite que toi cela n’est aucunement lié à la taille de mes pieds, car j’en connais qui font du 45 et que je grille aisément sur la ligne d’arrivée. Nous sommes évidemment différents, pas pareils qu’on dit à Marseille et pourtant, nous avons des questions, des tourments, voire des obsessions en commun.
Ce matin, vers 5h43, juste après avoir giflé mon réveil qui se faisait insistant, je me suis demandé pourquoi me réveiller ? À quoi bon ? Cette question, je ne me la pose pas tous les jours, car heureusement comme vous à Paris, j’ai des bonnes raisons de me lever, de mettre un pied, puis deux hors du lit et d’avancer dans un système vertical orthonormé, si vous me suivez. Cette question, je ne pense pas être le seul à me la poser ? Je te devine toi à Boulogne s/Mer, ou toi à Limoge et même toi qui m’écoutes en DAB+ à Colmar ou n’importe où dans le monde en podcast, tu te poses la même question : Mais à quoi bon ? Tu te le demandes de temps à autre, peut-être un peu plus souvent cette dernière année pourquoi faire tout ça ?
Pourquoi cette agitation, puisque tous autant que nous sommes, nous finirons poussières sous terre ou cendres en équilibre instable dans un pot sur l’écran plat du salon. On en regrette presque le confort de nos bonnes vielles télés cathodiques. Cette question – à quoi bon ? – on se la pose tous, quelle que soit la force de notre dépigmentation, quel que soit notre rapport au soleil, quelle que soit la latitude sous laquelle nous vivons. On se la pose tous ! Et heureusement que je me suis posé cette question ce matin, sinon, je crois bien que l’irrésistible Morphée m’aurait à nouveau ouvert ses bras. Je crois bien que je me serai rendormi et l’on se serait loupé ce matin. Vous m’auriez manqué. Ça, c’est sûr. J’espère que l’inverse est vrai. De toutes façons, on remet ça tous les jours du lundi au jeudi. J’entends déjà où plutôt je devine déjà le son de mon réveil. Bonne journée à toutes et à tous et à demain.