4 jours au Metronum où s’enchaînent performances live, DJ sets, et temps de réflexion féministes et militants.
Le projet Girls Don’t Cry a été lancé en 2018 par l’organisation La Petite. Pensé comme une sorte de réponse aux programmateurs et aux bookeurs du milieu de la fête justifiant le manque de parité dans leurs événements par un nombre plus faible d’artistes féminines ou non binaires, l’idée était au début de mettre en avant des profils d’artistes sur les réseaux sociaux, avant d’évoluer empiriquement vers la production d’événement.
“Le projet a émergé d’une page Facebook, avec deux posts par semaine, puis trois, avant de devenir plus régulier” nous confie Camille Mathon, programmatrice du festival. “L’équipe a ensuite eu l’opportunité de présenter un film dans un cinéma, Girl Power, un documentaire tchèque sur des graffeurs. C’est ce qui nous a donné envie de monter un projet qui allait bien au-delà d’une page internet.”
La Petite a donc lancé une série d’événements où les artistes représentées sont des femmes, des personnes non-binaires, ou des personnes transgenres. Après quelques rendez-vous réussis, qui comprenaient séances de cinéma, soirées dansantes et débats, l’idée de monter un festival est venue naturellement.
La programmation est répartie en deux volets, un axe musical, composé par Camille Mathon où le but est d’inclure dans le même temps des propositions populaires et fédératrices, où tout le monde va pouvoir se reconnaître. Sur les 4 jours de l’événement, des noms plus identifiés Aisha Devi, Clara3000, Lyzza, Authentically Plastic, cohabitent avec des propositions plus confidentielles, mais tout aussi enthousiasmantes.
Le second volet de l’événement, soit les activités proposées dans l’espace investi par le festival, ont été pensé équipe composée d’anciennes participantes et autres personnes proches du projet, le but étant que le festival ressemble vraiment à son public.
Le rassemblement comprend une projection, un atelier de poésie, des séances d’écoutes d’albums, des concerts live, des dj sets mais aussi tout un panel d’activités qui permettent de réfléchir sur les questions de féminisme et du militantisme au sens large.
En clair, Girls don’t cry n’est pas juste un temps festif, mais souhaite aussi être un espace de réflexion pour les personnes qui y participent. C’est un programme “qui s’adresse au public féministe et queer qui est le nôtre et qui ne vient pas juste pour la musique, mais pour toutes les autres formes d’art et de militantisme”.
Pour l’identité graphique de l’événement, l’équipe de l’organisation La Petite à fait appel au talent de Natalia Podgorska, créatrice dont les visuels accompagnent régulièrement les performances de la productrice Object Blue. Habituellement inspirée par le vivant, la flore et son expansion, l’artiste suivait ici une directive simple : l’événement se doit d’évoquer la joie, l’émotion que les participantes des éditions précédentes ont ressenties à l’issue de Girls Don’t Cry. Au vu du programme, on peut parier que le prochain thème sera peut être l’euphorie.
Girls Don’t Cry, c’est jusqu’à dimanche (27 novembre) au Metronum de Toulouse, et toutes les infos sont ici.
Un texte issu de C’est Bola vie, la chronique hebdomadaire (lundi au vendredi, 8h45) de David Bola dans Un Nova jour se lève.