Du funk féministe sans fioritures.
“La musique est mon oasis, la scène est mon oasis, le studio est mon oasis. Peu importe ce qui se passe dans le monde, je peux toujours trouver un endroit magique où aller. Peu importe à quel point le monde qui m’entoure peut-être sec, je sais où trouver une source d’eau douce et un sol fertile où poussent les plantes. C’est en moi.”
Bienvenu dans cette nouvelle session de la Chambre noire sur la presqu’île de Nova. Notre invitée précédemment citée est, de son propre aveu, bavarde, solaire, pour ne pas dire quasiment tout le temps souriante, comme toute l’équipe de Nova a pu s’en rendre compte depuis sa venue dans nos locaux.
Mais c’est surtout la franchise qui caractérise notre artiste. Une sincérité qui se moque du qu’en dira-t-on. Une sincérité nécessaire puisqu’à ses yeux, il n’y a pas assez de chanteuses qui s’expriment sur des sujets forts et qui, surtout, écrivent leurs propres paroles. Car plus c’est personnel, plus le public s’identifie au propos. Et du propos, quand on est une femme noire vivant en Europe comme aux USA, ça en fait, des problématiques à soulever.
“Il est temps pour nous”, je la cite à nouveau, “d’être entendus, d’être valorisées et acceptées dans tous les domaines de la société, et cela inclut les personnes non-binaires et transgenres”. Une pensée qui tient du pamphlet pour cette cadette d’une famille mélomane qui démarre le chant dès ses 4 ans dans une chorale avant de se lancer dans l’apprentissage de la guitare, le tout au milieu d’une fratrie et de parents amoureux de Soul, de R’n’B de Hip-Hop Pop et de Zouk, des musiques écoutées en boucle avec un père martiniquais et une mère métropolitaine.
C’est lors de vacances à New York que notre musicienne décidera d’installer définitivement ses valises aux US.
C’est également aux États-Unis qu’elle troquera sa guitare pour une basse en accompagnement de nombreux artistes, de partage des tournées avec des pointures comme Anderson .Paak, Jungle Chromeo ou encore le patron de la soul Lee Fields, venu nous voir il y a quelques semaines.
À partir de 2018, notre bassiste, fatiguée d’être reléguée au fond de la scène, se lance courageusement en solo. Une envolée avortée en raison d’un satané virus mondialement endémique.
Mais ce confinement aura un avantage sur notre invitée. Celui de trouver l’artiste qui est en elle. Avec profondeur et sincérité. On y revient. Un tour de force créatif sur fond de nu-soul rétro futuriste que l’on découvrira ce vendredi dans son premier album Lotus Glow, ou lueur de lotus, qui, selon son interprète, représente la fleur dans laquelle elle s’est épanouie, l’artiste qu’elle a travaillé à devenir toute sa vie. “La lueur, c’est l’endroit où je poursuis ma route”, poursuit-elle. C’est mon destin. Car il est temps pour moi de raconter mon histoire.
Et pour nous et vous, ami.e.s auditrices et auditeurs, d’écouter son funk féministe sans fioritures. Alors, merci ce soir, sur Nova, de nous avoir montré que faire équipe avec vous peut mener à la magie. Merci Adi Oasis.