Photographié cet été lors de l’hommage à Mamadou Konté, le fondateur d’Africa Fête, temps fort de cette 13ème édition marseillaise du festival, Cheick Tidiane Seck est de retour dans le Sud au Cargo de Nuit (Arles) toujours à l’invitation de la structure franco-africaine qui, 10 ans après son décès et bientôt 40 ans après la première édition parisienne, perpétue l’œuvre de son créateur.
Cheick Tidiane Seck connaît bien Africa Fête pour avoir accompagner aux claviers sur scène à Paris dans les années 80, le chanteur Salif Keita. Tous deux, tout comme le chanteur et joueur de kora Mory Kanté ou le guitariste Djelimady Tounkara, avaient fait partie du Super Rail Band, la légendaire formation qui se produisait au Buffet de la Gare de la capitale malienne.
On le verra plus tard au côté de musiciens aussi différents que Jimmy Cliff, Wayne Shorter, Carlos Santana, Ornette Coleman… Avec le pianiste de jazz Hank Jones, il enregistre Sarala, un album tissant des liens entre musiques mandingues et jazz. Mandingroove, son premier album sous nom sort en 2003. Celui qu’on appelle le Black Buddha au regard de sa bonhommie ou Le Guerrier pour sa ténacité, a alors tout juste 50 ans. Empreint de musiques de l’ouest africain, mais aussi de jazz, de reggae, de groove (pour reprendre une dénomination en vogue à l’époque), cet album accueille au micro les pionniers du hip-hop malien. Deux autres albums (Sabaly en 2008 et Guerrier en 2013) complète la discothèque de ce magicien des touches noires et blanches qui mit le feu au Dock des Suds avec les musiciens de l’Orchestre de l’Afrique Enchantée en juillet dernier.
Samedi soir à Arles, il se présentera sur scène pour la rentrée du Cargo de Nuit avec son propre orchestre. Il sera précédé par la formation de Kourou Fia. Bassiste et cousin de Ba Cissoko, Kourou a publié l’an passé Néné, son premier album solo réalisé par le musicien et producteur Philippe Eidel. Un album hommage aux femmes qui mérite que l’on s’y attarde, un album à redécouvrir sur scène.
L’after de cette soirée est confiée à Professeur Babacar. Vieux routier des platines, expert en musiques du continent africain et de ses diasporas, le pied collé aux dancefloor, il croise emprunts aux musiques traditionnelles, hip-hop et électro. Son mix sans ornière est irrésistible.
Samedi 7 octobre dès 19h – Gratuit jusqu’à 21h, 8 € ensuite. Le Cargo de Nuit – 7 avenue Sadi Carnot – 13200 Arles – 04.90.49.55.99 – www.cargodenuit.com
Photo by Keuj