Cette semaine, on laisse les clefs de la « Chambre noire » à Agar Agar.
Depuis leur début, la musique est un jeu (vidéo) pour nos invités. C’est ce qu’ils clamaient déjà à la presse lors de la sortie leur premier album The Dog and the Future en 2018. Eux, ce sont deux musiciens, ex-camarades de promo aux beaux-arts de Cergy dans le Val-d’Oise, qui ont décidé il y a quelques années de se lancer dans la musique ensemble à l’occasion de la fête de départ leur bibliothécaire. Un duo complice dès le départ.
Elle, avec sa voix puissante et sensuelle, qui s’affairait à la photo et la vidéo Lui, addicte aux claviers, éleveur expérimenté de fourmis s’exerçant au dessin 3D.
Après un essai réussi sur YouTube avec le titre désormais intemporel « The Prettiest Virgin » d’inspiration 80’s sauce Brian De Palma, le groupe est repéré par l’atypique label Cracki. Il en sort une euphorie rythmique teintée de douceur et de désespoir selon les mots du Johnathan Coryn, créateur de jeux vidéos, qui a façonné avec eux le jeu inspiré de leur dernier et très réussi album Player Non Player.
Une expérience immersive visuelle, et sonore bien sûr, aux confins de voyages intimistes. De l’intrusif au besoin de s’échapper des frontières que le monde nous contraint, ou qu’on se fixe soi-même. Un monde virtuel, comme réel, où l’on aime les chansons tristes qui font du bien. Un monde où le mantra — rien n’est impossible — des feux frères Bogdanov serait un hymne.
Car sur scène, ils aiment emmener leur public vers une transe empruntée au monde du Clubbing. On en aura eu une belle démonstration ce soir. Merci en tout cas de nous avoir montré qu’il ne fallait avoir peur de rien. Et que dans l’espace, même si personne ne vous entend crier, nous pouvons sortir de notre solitude. Merci, Agar Agar.