C’est vers le Japon qu’on se tourne pour l’anniversaire d’un disque de l’une des figures du courant Shibuya-Kei.
Le terme “Shibuya-Kei” correspond à une scène artistique qui a marqué le Tokyo des années 90. Au sommet de sa popularité, on ne pouvait pas entrer dans un café, un bar ou un magasin du quartier de Shibuya sans entendre un disque d’un artiste de cette scène tourner sur une platine.
Quand on répertorie les influences fréquemment citées de la scène de Shibuya, difficile de trouver un fil rouge, à vrai dire, ces groupes et leurs interprètes piochent dans le grand répertoire de la pop et de la sono mondiale pour y puiser de l’inspiration. Entre morceaux proches de la chanson yéyé française (non loin d’un certain Gainsbourg donc), projets qui évoquent Brian Wilson et ses Beach Boys, les orchestres façon bossa nova, et des émulations du travail de studio de Phil Spector… Mais où se situe l’album de Mayumi Kojima dans tout ça ?
Son disque Ai No Poltergeist arrive à la fin de cette vague, au début des années 2000, et ne se rapproche d’aucun des genres cités plus haut. Mayumi Kojima et son entourage nous plongent surtout dans une ambiance de cabaret de jazz, comme si ce Poltergeist était le moyen d’invoquer le fantôme d’une époque révolue, et de lui proposer une jam. Alors qui est partant pour un bœuf avec un spectre ?