Contre une société armée, l’artiste chinois fait de sa jambe un fusil.
Ai WeiWei est un artiste qui nous prouve à chaque instant que les réseaux sociaux ne servent pas uniquement à faire des selfies-cul-de-poule. Lui, qui représente le mieux la scène chinoise indépendante et contestataire, dénonce la censure de son pays autant qu’il pointe du doigt les absurdités des sociétés occidentales.
Son dernier happening consiste simplement à prendre sa jambe à bras-le-corps et à la pointer comme une arme. Pas de commentaire pour accompagner cette photo – mais le message est relativement clair : contre la société militarisée, contre les répressions armées, contre la démocratisation des armes à feu. La publication de cette photo coïncide avec le 25ème anniversaire du massacre de Tien-An-Men, à une période où le gouvernement chinois continue d’oppresser les minorités musulmanes du Xinjiang.
Et depuis, cette photo a fait des émules. La viralité, Ai WeiWei connaît. Sur les réseaux sociaux, les soutiens à ce geste se multiplient – même si le sens initial se perd, le principe derrière cette multiplication des soutiens est certainement de donner à chaque photo un nouveau sens.