Un peu barjo, un peu trash, “Aimer Perdre” est une comédie frénétique qui nous emmène dans les galères bruxelloises d’Armande Pigeon, jeune précaire tout autant reloue qu’attachante. Nova part à la rencontre des frères Guit, réalisateurs du film, et de l’actrice Maria Cavalier Bazan, qui porte le rôle principal.
Lenny et Harpo Guit font du cinéma comme d’autres font de l’art brut. Un cinéma qui ne s’encombre pas des conventions, encore moins de la bienséance, mais sait réfléchir sur l’époque. Ainsi, Armande Pigeon, la tornade au centre d’Aimer Perdre, est un personnage de son temps, une presque-trentenaire précaire qui vit de la démerde sans avoir le temps de se plier aux injonctions du quotidien.
Aimer Perdre s’ouvre sur un « qu’est-ce que c’est que cette galère ? » qui résume tout. Y compris qu’Armande navigue à vue, fait au jour le jour. Les frères Guit la filme à cent à l’heure dans les quartiers de Bruxelles comme pour éviter qu’elle se noie dans sa survie. Ils s’adaptent à sa désorientation, font connecter le naturalisme des Dardenne période Rosetta, dont Armande est une cousine d’aujourd’hui, avec l’énergie du cinéma ultra-indépendant américain : fauché, mais incroyablement vivant, totalement secoué, mais tremblant d’émotions. Du cinéma percutant, porté par Maria Cavalier Bazan, phénoménale en Armande, fille à grande gueule mais au cœur d’artichaut, jamais en retard d’un plan foireux. De quoi nourrir le chaos festif d’Aimer Perdre, mais aussi de venir causer avec la fratrie de réalisateurs au micro de Nova.
Aimer Perdre, en salles le 26 mars.