Issu du rap, l’artiste congolais opère un virage afrobeat pour faire danser tout en éveillant les consciences.
Voilà maintenant quelques mois que l’artiste congolais Alesh distille des singles annonçant son nouvel album, Mongongo. D’abord rappeur, il a progressivement adapté son flow pour apporter davantage de mélodie à ses nouveaux morceaux, imprégnés de rythmes afro-house.
Pour ce quatrième extrait, Alesh est accompagné par l’immense voix de son compatriote, Bill Clinton Kalonji. À l’image des autres singles, « Mutu » (l’humain) est résolument dansant avec une forte dimension engagée.
Dix ans se sont écoulés depuis son premier album de rap, en français, qu’il a eu l’occasion de donner à Barack Obama, en main propre, en 2014. Un disque qui lui a permis de faire une tournée sur la East Coast. Afin d’être mieux compris par la communauté congolaise, Alesh s’exprime désormais en lingala.
La République Démocratique du Congo est le pays qui connaît le conflit le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale, selon l’ONG Human Rights Watch. Avec 13 millions d’habitants en insécurité alimentaire, sur une population de 94 millions, la RDC est également confrontée à la plus grave crise alimentaire dans le monde après le Yémen. Dans ce contexte désastreux, Alesh utilise la musique pour transmettre des messages engagés, en appelant notamment les gouvernants à respecter les règles qu’ils imposent et ses concitoyens à se remettre en question et s’unir. Le tout en dansant, bien entendu.