“All Hour Cymbals” prend une année de plus. L’occasion de vous expliquer ce qu’est un “yeasayer” et de se replonger dans le rock expérimental des années 2000.
Avant toute chose, c’est quoi un “yeasayer” ? C’est un mot inventé qui serait l’opposé du terme anglais “naysayer”, qui regroupe celles et ceux qui te disent que tu ne peux pas faire quelque chose, qui te découragent. Les “yeasayer” c’est donc l’antonyme. Celles et ceux qui encouragent, les présences positives, les personnes qui rendent l’impossible possible, voire facile.
Vous l’aurez compris, les Yeasayer c’est aussi un groupe de rock américain composé principalement de trois figures, toutes nées à l’aube des années 80. Comme beaucoup de formations de l’époque, les 3 rockeurs se sont rapprochés à l’époque des bancs de l’école.
Leur approche de la création sonore tient en son centre la conception d’harmonie. Ces progressions sonores sont la colonne vertébrale de tous leurs morceaux, souvent enrichis par des techniques, méthodes et sonorités issues de la sono mondiale. Le groupe originaire de Brooklyn confie d’ailleurs que parmi leurs influences se retrouvent les bandes-son de films bollywoodiens et la musique celtique. De Rahul Dev Burman, compositeur icône pour le cinéma bollywoodien, aux Waterboys, groupe culte britannique, c’est ce qu’on peut appeler un grand écart.
En 2007, il y a 15 ans donc, la formation publie All Hour Cymbals, un disque qui aurait du mal à masquer une dimension spirituelle dans son ADN. Les Yeasayer le reconnaissent, c’est un disque empreint de réflexion intérieure. Si aucun des membres n’est religieux, ils ne sont pas fermés à la spiritualité pour autant. Ils l’évoquaient d’ailleurs en ces termes : “quand on a pas de confession religieuse, ou devient plus ouvert à toute sorte de musique religieuse”. Une ouverture leur permettant de s’intéresser aux mélodies de toutes les religions et confessions sans faire l’impasse sur aucune d’entre elles.
La musique des Yeasayer se vit en concert, où elle est amplifiée par des visuels psychédéliques, mais également dans la rue. À l’époque de la sortie de ce disque dont on fête aujourd’hui l’anniversaire, les 3 rockeurs avaient improvisé un concert dans le métro parisien. Pour tous ceux qui ne se seraient pas arrêtés à Châtelet le soir du 12 mars 2008, séance de rattrapage.