Ten Years After, ça va, on connaît. Mais qui est vraiment Alvin Lee ?
« Baby, don’t go. Baby don’t go », répétait-il. Et le voilà parti, à 68 ans, rejoindre le paradis des rockeurs intemporels. Alvin Lee, leader du groupe mythique des 60’s Ten Years After, s’est éteint hier des complications d’un acte chirurgical de routine.
Il y a deux ou trois choses nécessaires à savoir sur le guitariste britannique injustement méconnu par beaucoup de jeunes.
Alvin Lee, c’est Woodstock. Les pointures du festival, on les connait. Mais si on vous demande le solo d’un mec un peu moins défoncé que les autres sur scène – pendant que Janis savourait son héro et que Santana prenait sa guitare pour un serpent – citez Alvin Lee sur « I’m Going home ». Et admirez le solo rock le plus marathonien du festival, qui valut au musicien le surnom de « guitariste le plus rapide du monde ».
Alvin Lee, c’est Ten Years After, bien sûr. Aux côtés des plus grands, Stones et Beatles pêle-mêle, le groupe s’est fait connaître, entre 1967 et 1975, avec des succès aussi bien blues-rock (« Love Like a Man », « I’m Comin on ») que mélancoliques (« I’d love to change the World »). Le natif de Nottingham y exhibait sa crinière longue et sa gueule d’ange. Depuis 1983, il continuait sa carrière en solo et a collaboré avec George Harrisson (« The Bluest Blue », 1994) et Ron Wood.
Alvin Lee, c’est enfin la Big Red. Cette puissante guitare de blues créée par Gibson, vous l’avez déjà vue au cou de Chuck Berry lorsqu’il jouait « Johnny Be Goode » en 1957. Et pourtant, aujourd’hui c’est au nom d’Alvin Lee qu’elle est signée, copie conforme de celle du musicien. C’est en effet avec sa Big Red ES- 335 bourrée d’autocollants qu’il a imprimé dans les mémoires sa performance à VVoostock.
Alvin Lee a commercialisé l’an dernier son 14ème album, «Still on the Road to Freedom», et devait se produire le 7 avril à Paris. Dix, vingt, cinquante ans après, on ne l’oubliera pas.
BONUS :
Alvin Lee, c’est aussi « Le Péril Jeune ». Cédric Klapisch n’a pas manqué d’associer à son premier film (1994) une bande originale mythique et endiablée, qui ne pouvait composer sans « I’m Going home ». Vous êtes un gratteux en herbe ? Vous voulez faire du rock, du vrai, du brut ? Alors cette scène culte est à voir.