Le morceau « Wah Fu Dance » figurait sur le « Far From Home » de Calypso Rose. Le voilà repris.
Depuis ses débuts à la fin des années 60 (Queen Of The Calypso World, son premier album, sortait en 1969), Calypso Rose chante la lutte des peuples opprimés ou celle des femmes (dont le courage est notamment salué dans « Abatina » ou dans « No Madame »), l’espoir, et les souvenirs d’un passé douloureux (le sien, et celui de son pays, Trinité-et-Tobago) avec l’apparence d’une légèreté toute paradoxale. C’est qu’il est possible, aussi, de parler politique tout en remuant les hanches, et via le calypso en l’occurrence, ce genre musical qui a émergé dans les 70’s à Trinité-et-Tobago et que la chanteuse a largement contribué à populariser.
Far From Home, notamment, son disque produit par un duo ultra efficace (Manu Chao – Kobo Town), avait permis à la « Queen » d’exporter sa musique bien plus loin que les frontières originelles de la petite île de la mer des Caraïbes, notamment via quelques tubes immenses (« Abatina », « Far From Home », « Calypso Queen »…), une tournée rallonge, et quelques passages chez Nova dont on vous a souvent parlé au cours des derniers mois. Il y a quelques semaines, on l’avait également vu sortir l’album de reprises – So Calypso ! – sur lequel elle rendait hommage à l’ensemble des références qui ont permis à sa carrière de se positionner aussi haut, de Nat King Cole à Aretha Franklin, de The Melodians à Angélique Kidjo, avec une idée en tête, récurrente et définitive : partager cette idée qu’il est possible d’allier musique ludique et lutte sociale de haute volée.
Toujours hyper active malgré les années qui, et il y a là une logique, continuent de s’accumuler (née en 1940, elle a aujourd’hui 78 ans), c’est aujourd’hui avec Angélique Kidjo, de vingt ans sa cadette mais qu’elle considère comme « une soeur », que Calypso Rose fait son retour. Avec la chanteuse béninoise, artiste connue elle aussi pour son engagement de tous les instants (elle est notamment ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF depuis 2002), elle sort ainsi cette reprise de « Wah Fu Dance », un morceau qui figurait, initialement, sur son album Far From Home, ode, ainsi, à ce Wah Fu Dance, dont on nous apprend qu’il est « le chant du retour à la terre, le triomphe des enfants descendants d’esclaves qui rentrent chez eux ». Un hymne, en somme et simplement, à la vie.
Dans le clip également, joueur de ukulélé au sourire large et à l’interprétation, convaincante, Vincent Zaragoza, membre du projet de pop euphorisante et nostalgique (contemporaine ?) Palma Rosa. La fête en famille.
Visuel : (c) capture d’écran Youtube