Pop-philosophie et rap-physique… La mode est aux nouvelles formes d’apprentissage, et certains proposent de revoir vos leçons en chanson
Les grands évènements de l’histoire, les formules physiques ou les concepts philosophiques ne sont pas évidents à retenir. Et puis entre les lire noir sur blanc et les apprendre d’une façon plus ludique, le choix est vite fait. Car « en chanson, c’est toujours plus marrant » (comme le dit le grand Michel Sardou, d’ailleurs très au fait de l’histoire coloniale).
Depuis 2009, la BBC propose un excellent programme court : « Horrible Histories ». Le principe est simple : s’attachant à décrire une époque ou un évènement précis de l’histoire, des comédiens-musiciens interprètent en chanson une leçon d’histoire et recréent l’atmosphère en costumes et en s’adaptant au style musical de l’époque. Evidemment, c’est fait avec un humour typiquement british et c’est absolument génial. De Rosa Parks à la philosophie grecque en passant par l’ère victorienne – vous pouvez apprendre ou revoir les grands moments de l’histoire.
Dans des institutions mêmes certains prennent cette approche de l’enseignement au sérieux – tant pour ce qu’il apporte à la musique que pour ce qu’il permet en tant qu’apprentissage.
Et on a, par exemple, découvert il y a quelques jours cet étudiant en physique qui pose une leçon de physique sur un sample de « Kick Push » de Lupe Fiasco à l’occasion du B.A.T.T.L.E.S. (Bringing Attention to Transforming, Teaching and Learning Science) organisé par GZA lui-même, Christopher Emdin, un professeur d’université et le site Rap Genius.
Le but de cette joute oratoire est autant de proposer un rap poétique, créatif et intelligent que de rendre la physique accessible. Jabari, un rappeur spécialisé en physique vous fait une petite leçon sur le poids et sur l’énergie cinétique. Double tuerie.
Cela fait penser à cette explication brillante de la théorie évolutionniste de Darwin par Baba Brinkman, un MC-biologiste canadien. De quoi revoir les bases de la sélection artificielle et se rincer l’oreille !
Musicalement moins abouti, mais philosophiquement hilarant, on a aussi découvert un son d’une jeune femme qui déjoue les codes traditionnels de la pop et du r’n’b de mauvaise qualité pour en faire une leçon sur l’existentialisme, le nihilisme et l’épicurisme.
Où l’on apprend qu’il faut danser toute la nuit parce que l’on va mourir demain (le fameux « Memento Mori » qui rappelle à l’homme sa vanité) et pourquoi dans le fond c’est absurde de dire que « La nuit nous appartient », parce que la propriété condamne à l’injustice – et donc fait violence à l’homme. De la pop philosophie au sens pur.
Sinon vous pouvez toujours prendre des cours d’éducation sexuelle avec les Monty Pythons : dans cette leçon on apprend que « Every sperm is sacred ».