Une loi interdisant de danser dans certains bars et clubs de NYC devrait être abrogée cette semaine.
Cela fait 91 ans que la vie nocturne new-yorkaise est bridée par une loi, la « loi des cabarets », qui a transformé de nombreux établissements de la ville américaine en « no-go zones » de la danse. Elle devrait finalement être abrogée ce mardi.
Comme le rapporte le New York Times, cette loi rentre en vigueur en 1926, en plein ère de la Prohibition – un amendement qui restreignait la fabrication, la vente et l’achat de boissons alcoolisées – afin de contrôler l’activité des bars clandestins. « Alors que les restrictions concernant les musiciens venaient puis disparaissaient, l’interdiction concernant la danse sociale est restée – obligeant des générations de propriétaires de clubs à baisser les lumières ou à jouer « Eleanor Rigby » pour calmer le public, de peur de recevoir des amendes ou de devoir fermer après les raids de minuit de la police. »
L’organisation d’évènements qui impliqueraient toute forme de danse nécessite encore aujourd’hui une licence spécifique à New-York. Un permis qui serait détenu par moins de 100 bars, restaurants et clubs dans la ville.
« Cela fait longtemps que cette loi est critiquée car considérée comme discriminatoire vis-à-vis des Afro-américains, des Latino-américains et d’autres communautés ethniques minoritaires, car elle vise les clubs de jazz et empêchait les chanteurs comme Billie Holiday et Ray Charles de chanter dans la ville. Pendant une longue période, tout établissement qui accueillait plus de trois musiciens était contraint de fermer ses portes », peut-on lire dans Dazed. Pour d’autres, elle faciliterait les raids de police, notamment dans les clubs, et pousserait « la musique dance et la culture rave vers l’underground et dans des établissements potentiellement non réglementés et dangereux ».
En septembre dernier, le conseiller municipal de la ville de New York, Rafael Espinal, présentait un projet de loi visant à abroger cette « loi des cabarets ». Un projet qui dans le passé a essuyé de nombreux refus, mais qui selon Espinal, devrait recueillir un nombre de votes suffisant ce mardi, pour enfin mettre un terme à cette loi archaïque.
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