Le but : concrétiser la lutte contre les agressions et le harcèlement sexuel.
Choqué par la tribune de Catherine Deneuve et consorts publiée le 9 janvier dans Le Monde et défendant le droit des hommes à « importuner » les femmes, un groupe de féministes québécoises a décidé, face à ces réactions rétrogrades, de pousser le mouvement #Metoo vers l’avant. Une centaine d’entre elles a lancé le mouvement #Etmaintenant, symbolisé par un coeur jaune. Le but : concrétiser la lutte contre les agressions et le harcèlement sexuel.
Le mouvement #moiaussi a libéré la parole de plus de 12 millions de femmes. Nous réitérons notre solidarité indéfectible à celles qui ont osé brisé le silence. #Etmaintenant envisageons l’avenir. Signez et partagez la déclaration. https://t.co/dA0fXMT7lm
— Léa Clermont-Dion (@LaClermont) 15 janvier 2018
Dans une déclaration commune, publiée en ligne, elles expliquent que « Les femmes n’acceptent plus d’être réduites au statut d’objets du désir masculin. Elles veulent poser leurs limites, dire “non” sans craindre le renvoi, l’insulte ou la violence. Il ne s’agit pas de jouer à la police des mœurs, d’empêcher le jeu de la séduction… ou de lancer une chasse aux sorciers. Chercher justice n’est pas crier vengeance. »
Les contours de ce mouvement à peine naissant (le manifeste a été publié le 15 janvier) sont encore flous. Mais il semble annoncer la création d’un véritable espace de réflexion, mixte, afin de permettre aux femmes et aux hommes de proposer des solutions pour l’égalité. Celles et ceux qui regrettent l’aspect « délateur » de #balancetonporc sauront peut-être y voir la dimension créatrice et optimiste du combat. De toute façon, il semble qu’avec ou sans eux, la marche vers l’égalité soit définitivement lancée.
Aurélie Lanctôt, chroniqueuse du quotidien Le Devoir membre fondatrice du mouvement explique à TV5Monde : « Si on veut vraiment en finir avec les violences sexuelles, ça va demander la collaboration de tous, les hommes et les femmes, il faut apprendre à travailler en alliance sur ces questions-là ».
Pour moi #EtMaintenant, c’est aussi reconnaître que de mes propres comportements, qui me paraissaient acceptables et drôles plus jeune, me semblent maintenant inappropriés. C’est reconnaitre l’évolution de la société et s’en réjouir.
Je signe. :)
— Louis T (@_LouisT) 15 janvier 2018
Ce mouvement semble déjà s’être consolidé une solide communauté, de femmes comme d’hommes. Le manifeste publié il y a trois jours compte déjà près de 30 000 signatures.