L’Institut du Monde Arabe vient d’inaugurer une nouvelle expo avec des artistes qui s’emparent de l’anticipation et de la science-fiction pour transgresser sans détours passé, présent, futur.
Vidéastes, plasticiens, photographes, sculpteurs, développeurs… Plein d’artistes du monde arabe et de la diaspora questionnent les sociétés d’aujourd’hui et rêvent les mondes de demain.
Ségo Raffaitin et Mehdi Laïd se sont rendus sur place pour vous restituer en ondes l’atmosphère de l’exposition.
Ils se sont d’abord arrêtés sur l’œuvre de Sarah Sadik. Le « Beurcore » c’est tout son concept. Sarah mélange sa culture « internet core » avec sa culture franco-arabe. Des couleurs hyper fluo très internet, en mode NFT qui crépite et qui grésille.
« Les artistes jouent aussi sur les temporalités passé, présent, futur, qui vont même jusqu’à la post-humanité. »
Devant une série de photographies de Sofia Al-Maria et Fatima Al Qadiri, ils interviewent Nawel Dehina, une des commissaires de l’exposition. Ces photos jouent sur le concept de « golf-futurisme », explique-t-elle, « qui consiste à montrer toute la futurité déjà présente dans le golfe, à Dubaï par exemple ».
C’est aussi une exposition autour sur l’espace-temps. « Les artistes jouent aussi sur les temporalités passé, présent, futur, qui vont même jusqu’à la post-humanité. » nous indique la commissaire.
Ségo et Mehdi se sont perdus dans la faille spatio-temporelle.
« Un robot du futur – un homme robot – qui court dans un lieu incroyable »
C’est ce que leur décrit une dame qui explore l’œuvre de l’artiste Mounir Ayache, dans un jeu vidéo contemplatif qui propose d’entrer virtuellement dans ses œuvres plastiques.
« L’idée, c’est de pouvoir explorer dans le jeu vidéo les sculptures réelles. Ces pièces sculptées sont essentiellement de l’impression 3D. Celle devant laquelle on est actuellement, c’est censé être un vaisseau spatial du futur, mélangé avec ce côté ornemental. Ça peut être des portes d’un palais ou les murs d’une mosquée » explique l’artiste qu’ils ont rencontré aux côtés de ses pièces exposées.
« L’idée, c’est d’aller un peu à rebours de la science-fiction occidentale, de blockbuster, de cette esthétique épurée et blanche à la Nasa », ajoute-t-il sur son esthétique.
Après avoir gammé, ils sont descendus dans les entrailles de l’exposition, où ça parle nouveaux monstres et parchemins. Une partie de l’exposition qui s’intéresse à l’« archéo-fiction » ou archéologie de la ruine, un art qui exhume du passé dans des mondes futurs.
Des œuvres fascinantes, une atmosphère sonore et visuelle unique, des références à la science-fiction à tout-va, « Arabofuturs, science-fiction et nouveaux imaginaires », c’est à l’Institut du Monde Arabe jusqu’au 27 octobre 2024.