Depuis trois ans, cette jeune Londonienne n’a pas quitté nos radars. De ses premiers singles (« Cola », « Black Dog », « Hurt », etc.) à son subjuguant passage au format-long (le velouté Collapsed in Sunbeams), alliant la suavité et le vague-à-l’âme, le classicisme soul et les logiciels MAO chers à la bedroom pop, l’ineffabilité vocale et la modernité pizza-basket-et-baggy, Arlo Parks a mis tout le monde d’accord. Et ce n’est pas son passage en live dans notre « Chambre Noire » qui nous a fait renier notre assentiment ou douché notre enthousiasme, bien au contraire.
Pour qui veut s’amuser à l’exercice, on peut lui attribuer une palanquée de grades et de qualificatifs. L’ériger porte-parole indie de cette génération ultra-connectée, créative, hypersensible – la « super sad generation », titre d’un de ses EP. Comme égérie nu-soul, apportant la preuve que la musique de l’âme et la poésie ont encore de beaux jours devant elles, n’en déplaise aux rabat-joie pour qui tout n’est que déliquescence. Comme symbole, aussi, d’une amitié franco-britannique n’ayant cure des zones exclusives de pêche, puisqu’Arlo Parks – ou Anaïs Oluwatoyin Estelle Marinho, son nom tout à fait exact et complet – a appris le français avant même la langue de Shakespeare, par le biais de sa mère, franco-tchadienne, et de quelques familier.es qui, du côté de Paris ou de Compiègne, ont fait germé cette veine francophile, les disques de Piaf, Gainsbourg et Aznavour voisinant avec ceux de Fela, Al Green, Aretha Franklin, John Coltrane ou Miles Davis.
Des influences diverses qui nourrissent les déploiements apaisants, enveloppants de ses chansons mirifiques, écrites et réfléchies dans sa chambre d’ado, en studio ou bien dans le canapé d’un AirBnB ; des compositions qu’elle peut enfin jouer sur scène, aux États-Unis il y a quelques semaines, sur le Vieux Continent désormais, offrant au passage quelques prolongements à certains de ces morceaux : exemple, son bien nommé « Too Good », vêtu de neuf après l’intervention du Unknown Mortal Orchestra.
Attendue, très attendue depuis plus d’un an et demi (après une annulation en décembre 2020), la venue d’Arlo Parks en terre bordelaise est un évènement quasi-immanquable. Ça se passe à Blonde Venus, le bal monté de la capitainerie de l’IBoat ; Nova Bordeaux vous en ouvre les portes, DES PLACES À QUÉRIR CI-MÊME avec le mot de passe Nova Aime.
Arlo Parks, le mercredi 1er décembre à 20h00 @ Blonde Venus (Bordeaux).