Depuis son fief d’Angoulême, l’autrice d’un roman pandémique prédit notre envie de démocratie agricole directe, où chacun veillera sur les terres à trente kilomètres à la ronde. Tu likes ?
« Le sommeil n’offrait jamais de répit aux survivants mais prolongeait l’état d’urgence : un marchand de sable ivre saupoudrait leurs songes de fièvre ». En 2018, Astrid Mah-Lifax auto-édite un premier roman, Cinq saisons d’oraison, conte philosophique autour d’une épidémie « bien vilaine », « capable d’estropier l’humanité en moins de six mois » mais qui ne touche que les personnes âgées de plus de vingt-sept ans et trois jours, garantie d’un « avenir anéanti » que le lecteur découvre à travers l’ironie et la guitare de Jo, musicienne du dimanche grimée en homme. « Le reste parle de l’après », annonce la romancière.
Depuis son fief d’Angoulême, celle qui remporta haut-la-main, en octobre dernier sur Nova, un concours d’écriture grâce à un texte très drôle sur un improbable Code du travail des enfants, semble enthousiaste pour la suite. « Plus de ministres, on s’administre ! » Et prédit notre envie de démocratie agricole directe, une « noce » débarrassée d’élus où chacun veillera en collectivité sur les terres à trente kilomètres à la ronde, où la publicité et le tourisme de masse auront disparu, où chaque question sera soumise au vote via une appli, tout en « twerkant sur Mozart ». Aux bêches, citoyens !
Pour lire gratuitement son roman Cinq saisons d’oraison, c’est ici.
Visuel © Un peuple et son roi, de Pierre Schoeller (2018).