Nova vous fait revivre le festival Au Foin de la Rue, voyage à Saint-Denis-de-Gastines en Mayenne.
« Le temps est bon, le ciel est bleu, j’ai deux amis qui sont aussi mes amoureux. » Les paroles d’Isabelle Pierre, remixé samedi soir par l’artiste mayennais Degiheugi, il pourrait résumer à lui seul cette dix-neuvième édition du festival Au Foin de la Rue, qui avait lieu ce week-end.
Le temps fut bon, le temps fut bleu
Certes, le ciel fut bleu tout le week-end, et accompagné par un soleil radieux, – que certains n’avaient pas prévu aux vues de leurs bras rougis par les coups de soleil. Mais ce qui nous intéresse plus que la météo dans ces paroles de l’artiste québécoise, c’est cette dualité qui nous pousse à tomber doublement amoureux de ce festival : une ambiance bien particulière, pour fêter un événement qui est, sans doute, bien plus qu’un simple festival.
Bien sûr, l’ambiance est un élément primordial de n’importe quel festival. Mais Au Foin de la Rue, elle revêt un caractère particulier, notamment parce que le festival demeure viscéralement familial. Valérie Vigouroux, la présidente de l’association derrière le festival, nous racontait par exemple que le bar principal du site, qui s’appelle le « Bar des jeunes », se nomme ainsi parce que c’était une équipe de jeunes gens de Saint-Denis-de-Gastines qui le tenait à la base, et qu’aujourd’hui ce sont leurs propres parents qui l’ont repris.
Ce côté familial, on le retrouve aussi le samedi après-midi à « l’Étang » où se tiennent notamment des spectacles, totalement gratuits, où sont aussi mis à disposition différents jeux pour les jeunes enfants (et également pour les grands enfants). Pour beaucoup, Au Foin de la Rue c’est aussi l’occasion de se retrouver entre amis, de revoir également des têtes oubliées depuis un moment, et d’autres qu’on retrouve tous les ans sur le camping.
Des festivaliers fidèles
Au-delà des concerts, le festival de Saint-Denis-de-Gastines est un véritable rendez-vous, qui rassemble près de 16 000 personnes chaque année. Pour beaucoup de Mayennais, mais pas que, peu importe la programmation tous les ans ou presque ils cochent la date du festival dans leur calendrier. Clément Hubert, lavalois de naissance en exil sur Paris est revenu tout spécialement en Mayenne parce qu’« Au Foin on retrouve tous nos potes, des gens qu’on voit, peut-être une fois chaque année et qu’on est content de revoir, et d’autres qu’on aimerait éviter (rires), mais en tout cas c’est toujours un super week-end ».
En effet l’association du festival a procédé à une étude qui révèle que plus de 50% des festivaliers avaient déjà participé à au moins cinq éditions, sur 19 ce n’est pas mal quand même. Et nous avons pu le vérifier nous-même, rares étaient les personnes pour qui c’était la première fois, une vraie fidélisation des participants. Ce festival on l’aime et on y revient.
Bon, en plus cette année, on vient aussi Au Foin pour sa sélection musicale chiadée. Avec des grosses têtes d’affiches qui assurent le show en début de soirée comme Asaf Avidan ou Vald, et cela malgré la voix cassée de ce dernier. Mais aussi des artistes peut-être moins connus de la scène française comme le groupe néerlandais Dope D.O.D. qui a littéralement enflammé le Chapiteau vendredi soir.
Le samedi, c’est Meute, la fanfare allemande qui reprend des classiques de techno, qu’on connaît bien à Nova, qui a pris soin de clore les débats avec un live qu’on n’est pas prêts d’oublier. Une programmation qui fait toujours « un pas de côté » selon Valérie Vigouroux, une volonté qui ne nous laisse pas insensible à Nova.
Au Foin de la Rue : une vraie famille ?
Une ambition qui séduit également les artistes comme le producteur du label Nowadays Records : Fakear, qui a emmené en voyage les privilégiés de la Grande scène, vendredi soir avec son électro si planante. Pour le producteur, croisé sur le site, ce genre de festival « doit être encouragé. C’est toute cette manière de vivre que je soutiens, je vis dans un petit village, avec le même objectif de prendre soin de soi et des autres. Même pour les concerts Au Foins de la Rue a un côté plus familial avec de vrais rapports humains ». Bref, ce festival c’est le carrefour entre une superbe ambiance et une belle action, alors l’année prochaine on se retrouve tous Au Foin de la Rue ?
Visuels : (c) Jean-Marie Jagu ; David Gallard ; Nico M