Comme tous les 28 mai depuis 37 ans, plusieurs pays du monde mettent en lumière les problématiques et inégalités sanitaires spécifiques aux femmes.
Instaurée en 1987 au Costa Rica, la Journée Internationale d’action pour la santé des femmes veut lutter contre les obstacles économiques, sociaux, culturels et politiques qui empêchent les femmes d’accéder à des soins de qualité. Plus de 80 % d’entre elles mettent la santé de leurs proches avant la leur.
« Les représentations sociales liées au genre pèsent sur la santé et conduisent à des situations d’inégalité dans l’accès au soin et la prise en charge médicale ».
Voici ce qu’explique le Haut Conseil à l’Égalité, ajoutant que ces inégalités se font « souvent au détriment des femmes. » Endométriose, maladies cardiaques, cancer du poumon, dépression, troubles musculo-squelettiques… Des maux qui « ne sont pas suffisamment pris en charge dans la population féminine ».
En janvier dernier, un rapport du Forum Économique Mondial avait ainsi révélé que, bien que les femmes vivent plus longtemps, leur qualité de vie est inférieure en raison de ces inégalités dans les soins médicaux.
Des questions de santé spécifiques aux femmes
Cette journée est aussi l’occasion d’évoquer les enjeux sanitaires spécifiques aux femmes comme la santé menstruelle. Entre les risques de choc toxique liés à l’usage des tampons, l’endométriose dont le diagnostic puis le suivi sont longs et difficiles, ou la précarité menstruelle, les femmes sont confrontées à de multiples difficultés avant même leur entrée dans la vie adulte.
Pour rappel, la précarité menstruelle touche aujourd’hui une femme sur trois en France, surtout les jeunes, et ce sont 4 millions de femmes et de personnes menstruées qui manquent de protection périodique.
Sans oublier les maladies cardio-vasculaires, première cause de mortalité chez les femmes en France, dont les symptômes sont moins bien connus et détectés que chez les hommes.
L’objectif de cette journée est donc de mettre l’accent sur le suivi médical. C’est pour cette raison que des bus itinérants aménagés pour le dépistage et la prévention gynécologique et cardiovasculaire sillonnent les territoires français les plus déficitaires.
La santé mentale des femmes n’est pas en reste
Si les femmes reçoivent moins d’attention concernant leur santé physique, il en est de même pour leur santé mentale à laquelle se mêlent des problématiques d’errance médicale, de douleurs chroniques et de sexisme ambiant. Les femmes âgées ont, par exemple, un risque plus élevé de développer une démence comme Alzheimer, en partie à cause des inégalités d’accès à l’éducation pendant le XXe siècle.
L’éducation comme solution pour réduire les inégalités entre les sexes
Une étude de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), de l’Université de Paris et de The University College of London montre que les capacités cognitives des femmes se sont améliorées grâce à un meilleur accès aux études supérieures. Ainsi, alors que les femmes nées entre 1946 et 1955 ont presque rattrapé les hommes en termes de niveau d’études et de performances cognitives, elles ont aussi moins de risques de tomber malades.
« Toutes et tous égaux », le plan du gouvernement pour l’égalité femmes/hommes
En France, la lutte pour l’égalité s’articule autour d’un plan nommé « Toutes et tous égaux », établi en 2023. Parmi les mesures mises en place par le gouvernement ces dernières années, la création du numéro 3919 ou « Violences Femmes Infos » pour écouter et accompagner les femmes victimes de violences.
Pour pallier la précarité menstruelle, ce plan prévoit aussi de doubler le budget dédié à la précarité menstruelle, remboursant les protections réutilisables pour les moins de 25 ans (une mesure en place depuis 2024) et amplifiant les actions de sensibilisation.
La santé des femmes est répercutée dans tous les domaines, qu’ils soient intimes, professionnels ou intellectuels. La Journée Internationale d’Action pour la Santé des Femmes vise ainsi à mettre en lumière l’imprégnation profonde de ces facteurs d’inégalité entre les sexes.