Réédition de 2 nanars cultes et oubliés qui ont influencé le cinéma américain
L’EPEE ENCHANTEE : ancêtre de l’heroic fantasy
L’ATTAQUE DE FORT DOUGLAS : un western kitsch unique
Ce qui est intéressant dans les vieux films, c’est lorsqu’ils sont les premiers d’un genre. Les pionniers qui contiennent déjà en germe les éléments de tous ceux qui vont suivre.
Comme les « serials » américains des années trente-quarante, qui portent en eux les super-héros à venir, mais aussi James Bond ou Les aventuriers de l’Arche perdue, qu’ils ont directement inspiré (serials : X-men, Fu Manchu, …)
Deux perles viennent de ressortir : le premier L’Epée enchantée est peut-être le premier film de chevalerie fantastique du style donjons et dragons, Moyen-âge et magie de ce genre, devenu prolifique. Depuis, des dizaines de chevaliers, d’épées magiques, de dragons et de jeunes élus ont jailli sur nos écrans. Même Starwars s’inscrit à plus d’un titre dans cette lignée de l’Heroic Fantasy.
L’épée enchantée montre princesse, chevalier et aussi magie et dragon. Ce qui est fou, c’est le côté Barbie du film : les filles ont l’air de college girls des fifties, le magicien d’un Jafar oriental de Walt Disney (cf. Aladin), le dragon fait chinois et la sorcière en robe moulante vieille star d’Hollywood !!!
Ce qui est réussi, c’est le côté bande dessinée, les couleurs très fortes, parfois même avec des filtres colorés. Un côté grand spectacle avec peu de moyens…Voilà un premier exemple historique frappant d’avant les incrustations, la 3D et autres décors et images virtuels.
L’Epée enchantée, film complet :
Deuxième perle : « L’attaque de Fort Douglas », approche et esthétique inverses du précédent, puisque les idées érotiques et bucoliques de ce western ne se sont quasiment jamais reproduites !
Dans ce western, le héros est artiste-peintre !! Du jamais revu.
On le découvre en pleine campagne bucolique, peignant une superbe rousse en déshabillé avec culotte et bas en dentelles… Le tout entouré d’Indiens style Iroquois.
Ces méchants mais superbes indiens coiffés à l’iroquoise sont historiques dans cette région, mais leur squaws beaucoup moins : on les découvre jouant à un espèce de volley-ball, toutes en mini jupes de daim à la Tina Turner !!! Le réalisateur, un ami d’Errol Flynn, partageait son goût pour les belles et jeunes filles, explique le bonus.
L’héroïne, la superbe Rita Gam (la meilleure amie de Grace Kelly), est la fille du chef. Yeux verts, corps d’athlète et collections de tenues en daim – du maillot à la mini en passant par les pantalons mexicains –, elle va carrément se marier avec le peintre, écrasant ses deux pin-up de concurrentes.
Le reste du film – intrigue, trahison, combats – est réalisé pour les grands extérieurs avec des chutes rachetées à une production, venant d’un autre film plus riche ! On peut voir les images (et extraits) de ces deux films séries B, inclassables sur le net, et constater que je ne suis pas fou, ni halluciné…
Réédition couleur de 2 DVD (avec diaporama, ITW et bande annonce) cehz Artus Film :
L’épée enchantée (The Magic Sword) de Bert Gordon. 1962
L’attaque de Fort Douglas (Mohawk) de Kurt Newman. 1956