En Macédoine, on appelle la Macédoine de légumes, la salade française. Il se dit que ce serait en retour à un écrivain français qui, de passage dans les Balkans aurait fait le lien entre un mélange de légumes et celui des cultures qui s’entremêlent dans cette partie de l’Europe centrale, et qui l’aurait donc rebaptisée Macédoine de légumes.
Dieu existe, son nom est Petrunya s’occupe d’autres salades locales, celle qui brasse culture patriarcale ancestrale et identité féminine moderne autour d’une jeune femme qui n’en peut plus. De vivre aux crochets de ses parents, de ne pas avoir de boulot sauf si elle accepte de coucher avec un patron, de ne pas avoir ses aptitudes reconnues…La goutte d’eau qui va faire déborder le vase est une rivière, celle où Petrunya se jette alors qu’y a lieu une épreuve aussi sportive que religieuse où celui qui récupère une croix qui y a été jetée par le pope du village récolte bonheur et prospérité pour toute l’année. Soit tout ce qui manque à Petrunya, qui rafle la croix au nez et à la barbe des participants. Ca fait désordre quand cette cérémonie semble célébrer l’épiphanie n’est réservée qu’aux hommes et que Petrunya ne veut pas rendre son trophée.
Dieu existe, son nom est Petrunya raconte une autre épiphanie, celle d’une femme qui ose se rebeller contre des valeurs aussi périmées qu’enracinées. Le film de Teona Strugar Mitrevska organise une comédie reprenant le principe des Clochemerle pour mettre en ébullition un village mais surtout remettre les pendules à l’heure.
Tout en décapante férocité, Dieu existe, son nom est Petrunya et sa pétulante pasionaria devient un étonnant coup de gueule, quand derrière l’absurdité de la situation, l’énergie du désespoir d’une jeunesse des Balkans (Il n’y a pas que Petrunya qui soit en rogne ici, un jeune flic, une journaliste ou un pope sont tout autant dans une frustration généralisée) devient le carburant d’un film vivace.
On ne sait toujours pas si Dieu existe, mais Petrunya, formidable caractère, c’est certain.
A.M
En salles mercredi 1er mai.
Nova vous offre des places pour l’avant première du film le lundi 29 avril à 20h15 à l’UGC Ciné Cité les Halles. Jouez juste en dessous avec le mot de passe de la page Facebook Nova Aime !