Enfin faut aimer l’humour Monty Python, c’est sûr.
Les Fat White Family sont de grands malades. C’est une chose convenue. Chaque concert, chaque vidéo, chaque apparition du groupe anglais est l’annonce d’une absurdité nouvelle, toujours accompagnée par ce son post-punk progressif et nonchalant qui a forgé son identité depuis la parution de son tout premier album, Champagne Holocaust, en 2013.
Alors forcément, quand on ajoute à cette bande d’allumés la présence d’un autre grand dépressif de la scène indé anglaise, le dandy Baxter Dury (le fils de Ian Dury), ça se complique encore. Là par exemple, pour le clip de « Tastes Good With The Money », issu de l’album Serfs Up! qui sortira le 19 avril sur Domino Record, il s’agit d’une garden party britannique très chic qui part… légèrement en vrille. Vous êtes victimes d’hématophobie ? A priori, il vaut mieux passer votre chemin. Fan invétéré des Monty Python, par contre, restez dans le coin, ce qui suit devrait vous plaire…
Tiens, Roisin Murphy, ex membre du groupe de musique électronique Moloko et auteure de quatre albums en solo, qui a réalisé le clip, en parle, de cette vidéo :
« Cela faisait des années que je faisais savoir à quel point je voulais réaliser une vidéo pour ce groupe. Je suis une fan inconditionnelle de FWF et j’attendais cette opportunité depuis longtemps. J’ai utilisé toutes les connexions possibles, j’ai demandé à des gens de demander à d’autres, j’ai contacté le groupe par le biais des réseaux sociaux, j’y tenais vraiment beaucoup. Pour moi, ils ont un charme et une authenticité incroyablement rares. Je savais que je ne pourrais pas travailler avec un groupe d’artistes plus magnétiques qu’eux.
L’idée de faire référence aux Monty Python est en partie issue du climat politique quelque peu absurde et déroutant que nous vivons actuellement en Grande-Bretagne. Les Monty Python ont été visionnaires. Les Britanniques qui se moquent d’eux-mêmes, qui entretiennent une certaine forme de jubilation jusque dans la perte de l’empire, chantant au fur et à mesure que le navire sombre, eh bien, tout ceci semble tellement… d’actualité. Il y a cette profonde ambivalence vis-à-vis de l’establishment qui résonne avec la vision du monde irrévérencieuse des Fat Whites.
Ils se sont permis d’être stupides, stupides et sans faire les malins et le résultat est hilarant et leur performance est sans pareil
Avant tout, je voulais une idée qui leur donnerait la confiance et l’espace nécessaire pour se laisser aller et jouer, mais aussi pour leur permettre d’être crus dans ce qui est une situation peu naturelle pour un groupe de musiciens turbulents. Quand je regarde la vidéo, ce que je vois, c’est la confiance qu’ils m’ont accordée et je suis très fière de cela. C’est peut-être parce que je suis aussi une musicienne, mais ils se sont laissés entrainer dans une situation de vulnérabilité; ils se sont permis d’être stupides, stupides et sans faire les malins et le résultat est hilarant et leur performance est sans pareil. »
Visuel (c) capture d’écran de « Tastes Good With The Money » de Fat White Family