En supposant que tout aille bien, on devrait passer un bon été ! Avec de si, on mettrait Paris, Marseille et le monde en bouteille !
Minot, souvent on me disait qu’avec des si, on mettrait Paris en bouteille. Je n’ai jamais vraiment compris l’intérêt de la chose. Mais bon, ça semblait faire plaisir à mes parents et aux adultes qui m’entouraient, alors, pourquoi pas ? Mais bon, des décennies plus tard, je ne serai pas loin de croire qu’avec de si, on mettrait aussi Marseille en bouteille. Comme quoi avec des si, on pourrait tout faire, tout faire. Avec des si, on pourrait tellement tout faire, qu’on pourrait presque dire qu’avec des si on peut tout faire. Tout faire et on ne le fait pas. Pourtant, on la tous dit. On a tous dit si j’étais moins con, je ferai ça… Si j’étais moins con, je ferai çi.
La liste est longue, d’arrêter de me laver les dents sous la douche ; à écrire des chroniques d’avance pour le matin où je serais en manque d’inspi, la liste des “si j’étais moins con” est effectivement très longue. Ce qui marche pour moi, marche pour toi. Si tu étais mon con, s’il était moins con, si nous étions et ainsi de suitemais je crois que tu es largement moins con que tu en as l’air. On est tous collectivement et individuellement largement moins con qu’on en a l’air. Certains c’est sur les bords que cela se joue, d’autres, c’est ou dans les grandes largeurs mais quelque part on est tous moins con qu’on y parait. Moins con qu’un balai ou qu’une vulve. Moins con tout court et, que les balais et les vulves ne m’en tiennent pas rigueur, il n’y a rien contre eux, c’est juste par habitude, habitude à la con, qu’on dit ça. Avec des si, on pourrait tout faire et on ne le fait. Avec des si on pourrait mettre fin à la guerre au Proche-Orient. Et au lieu de ça, les morts et les blessés de deux camps s’additionnent à l’heure des juteux J.T. Si on écoutait les morts et les blessés, ceux qui pensent qu’ils sont des morts à la con, des blessés à la con, qu’ils avaient mieux à faire que finir dans un cercueil, sur un fauteuil roulant ou un lit d’hôpital. Si les on écoutait, si on nous écoutait, si on s’écoutait ceux qui croit qu’avec des si on mettrait Paris, Marseille, et pourquoi pas le monde en bouteille soigneusement rangé entre la poire et le calva… Pom Pom Pom Pom, si on les écoutait Israeliens et Palestiniens feraient un grand banquet comme à la fin d’un recueil d’Astérix et Obélix, en remplaçant juste le marcassin par un mouton. Mais notre monde est bordélique, nos vies le sont aussi et c’est ce bordel incessant, permanent, ce typhon ravageur, qu’il nous faut dompter, une sorte de devoir quotidien et après seulement après, s’il nous reste un peu de temps, on verra pour ce qui de l’embouteillage de Paris, Marseille, Clermont, Saintes, pour l’embouteillage du monde.