« Vous finirez seuls et vaincus dans vos délires de sangs impurs ».
« J’peux plus respirer, leur genou sur mon cou, leur permis de tuer ».
Les plus grands drames, la maxime est bien connue, inspirent parfois les plus grandes œuvres. Rappeur humaniste, écrivain militant, humain éveillé, Gaël Faye a vécu, dans un passé pas si lointain, son lot de drames (son livre Petit pays, partiellement autobiographique, témoignait par exemple de drame que fut celui du génocide des Tutsis au Rwanda), et sait toujours faire preuve d’autant d’empathie lorsqu’il faut évoquer ceux des autres.
En rentrant de la manifestation organisée Porte de Clichy, à Paris, à la mémoire de George Floyd, assassiné par les services de police après un banal contrôle aux États-Unis, Gaël Faye avait justement écrit un texte, « Lueur ». « Vous finirez seuls et vaincus dans vos délires de sangs impurs », disait-il par exemple, froid et déterminé comme une âme qui veut, résolument, en découdre avec les injustices en rafales. La musique est une arme ? Parfois.
Le tee-shirt blanc, dans le clip de « Kerozen », est ensanglanté, et les rimes taillées au scalpel. Le morceau est un petit choc en soi. Il s’entend et se regarde ci-dessous, en ayant une pensée, permanente et honnête, envers les victimes, partout dans le monde, de violences racistes et policières.
Il y a quelques semaines, Gaël Faye était aussi l’invité de Chambre noire, notre laboratoire sonore proposé en direct depuis la radio, afin d’y présenter son deuxième album Lundi méchant et de faire redécouvrir le premier, Pili Pili sur un album croissant au beurre. Un live à réécouter en podcast.
Visuel © clip de « Kerozen » de Gaël Faye