Nouvo Nova : « Ooh LA LA » de Run The Jewels.
Chaque jour, Nova met un coup de projecteur sur une nouveauté : le Nouvo Nova vous présente les coups de cœurs de la programmation, afin que vous ne ratiez rien des dernières trouvailles qui nous ont titillé l’oreille. Aujourd’hui : « Ooh La La » de Run The Jewels.
Il y a quelques semaines paraissait le clip de « Ooh LA LA », qui signait le retour d’un des duos les plus explosifs du rap US : Run The Jewels. À l’heure où les États-Unis s’embrasent, ce clip paraît, rétrospectivement, visionnaire : on y voit une foule dansant autour d’autodafés de billets de banque, semant la panique au milieu d’un gros boulevard américain.
Mais après tout, Killer Mike et El-P ont toujours su brandir devant le visage de l’Amérique le poing levé de la révolte. En 2015, le clip de « Close Your Eyes » montrait un flic (blanc) harceler un homme (noir) sans relâche. Sur le même album, leur titre « Early » dénonçait, là encore, les violences policières. Leur quatrième album est paru cette semaine, et il ne pouvait pas arriver à meilleur point nommé.
Sur RTJ4, la rage des deux rappeurs reste intacte : anticapitaliste, anti-système, Run The Jewels s’en prend au pouvoir, incite à l’insurrection, compare la domination de Wall Street à l’esclavage (« regarde tous ces propriétaires d’esclaves sur tes dollars »). L’album est parsemé des sons de sirènes de police, de clameurs populaires, de beats assénés comme des coups de poing. Et on n’est pas étonné d’y trouver, en plus des invités de renom que sont DJ Premier (qui produit l’incroyable « Ooh LA LA »), Pharrell Williams, Josh Homme et Mavis Staples, la participation de Zach De La Rocha : symbole logique de la rage contre une machine dont on n’est, effectivement, pas encore à bout, et qui contribue à faire de cet album la bande-son d’une Amérique plus révoltée que jamais.
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