Sortez vos cahiers : Aya Nakamura rentre dans la liste des stars étudiées à l’université. Les étudiant.es de Rennes 2 ont analysé le « paradoxe » Aya, qui incarne une chanson française et un langage en constante évolution.
Elle a été sous le feu des critiques racistes, et, entre autres, du Rassemblement National, lorsqu’elle a été choisie pour représenter la France aux Jeux Olympiques sur une reprise d’Edith Piaf…. Elle faisait déjà parler les jaloux avant cela, pour ses inventions langagières… qui sont désormais étudiées à l’Université ! Si beaucoup ont mis en doute sa légitimité à se produire lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux, elle représente aussi une France fièrement métissée et surtout un succès planétaire indéniable. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, tout le monde connait Aya Nakamura.
L’artiste française la plus écoutée au monde
À 28 ans, elle est la chanteuse francophone la plus écoutée au monde. Rien que sur Spotify, presque 10 millions d’abonnés l’écoutent chaque mois. L’égérie Lancome est dans le top des ventes de 46 pays. Elle a fait danser Neymar, Rihanna ou encore Madonna. Le patron du Syndicat National de l’Edition Phonographique a même affirmé que “c’est un instrument du soft power français”.
Le « paradoxe » Aya : désormais un cas d’école
Et désormais, Aya Nakamura est aussi un cas d’école. L’artiste franco-malienne était le sujet d’un colloque intitulé : « Aya Nakamura, le minoritaire et le majoritaire« , organisé la semaine dernière sur le campus de Rennes 2. Les étudiants de l’université ont étudié le paradoxe entre son succès et les critiques qui lui sont portées avant d’analyser sa modernité, à travers une analyse du clip du morceau “Pookie”, par exemple. Ce n’est d’ailleurs pas anodin, le clip a été tourné au château de Fontainebleau, haut-lieu de l’Histoire française. Le conférencier analyse : “La France a un rapport presque religieux avec la chanson et la langue française. La question de la langue est souvent un argument pour la discrimination. Mais la langue évolue. Et la langue de Molière n’est pas celle qu’on entend à la télévision ».
Le club des icônes des universités
C’est donc l’instabilité de la langue et de la chanson qui est analysée dans ce cours à travers l’œuvre d’Aya Nakamura. La chanteuse rejoint ainsi le club convoité des icônes étudiés à l’université. L’université de Caroline du Sud a dédié un cours à Lady Gaga dès 2011. Des étudiants ont décortiqué Beyoncé à Copenhague et à l’ENS de Paris. Dernier sujet de cours en date : Taylor Swift à l’université de Gand en Belgique, mais aussi à Harvard et en Floride.