Pour un tas de gens, c’est une énorme star, pour un autre tas de gens (il n’y a vraisemblablement que deux tas de gens dans l’humanité), son nom n’évoque rien. Ayra Starr est devenue la première meuf en 16 ans à remporter le prix de meilleure musique africaine aux Music of Black Origin Awards (MOBOs) britanniques. L’occasion parfaite de présenter cette icône moderne mouvement afrobeats nigérian.
L’afrobeats, c’est le futur qui bouillonne. Nova parlait déjà de la popularité grimpante de ce courant hérité de l’afrobeat (sans le « s« ) de Fela Kuti. Né dans les rues de Lagos, au Nigéria, l’afrobeats a étendu son influence à l’international, des États-Unis à la Grande-Bretagne, en passant par la France (avec notre Aya Nakamura nationale)… Une conquérante sort du lot : Ayra Starr.
Le visage du phénomène afrobeats
Mais avant toute chose, qu’est-ce que l’afrobeats ? Vous avez probablement déjà pu entendre cette musique sur nos ondes (c’est évident, vu votre passion dévorante pour Nova)… Ce mélange d’accords soul, posés sur le beat si caractéristique du genre, souvent sur des paroles chantées en Pidgin, cet argot sorti tout droit des quartiers de Lagos qui mélange l’anglais avec les différentes langues parlées au Nigéria. Et là-bas, Ayra Starr est aussi connue que Burna Boy.
De Cotonou à Lagos, jusqu’en haut des charts
Avant de devenir Ayra Starr, la jeune prodige était Sarah Oyinkansola Aderibigbe. Ses parents sont nigérians, mais elle est née et a grandi au Bénin, à Cotonou… En (préparez-vous, ça va faire mal) 2002. Là-bas, au Bénin, elle valide une licence en relations internationales et sciences politiques avant de commencer une carrière dans la mode à 16 ans. C’est après avoir signé avec l’agence Quove Model Management qu’elle part pour Lagos. Autant dire que ce voyage change sa carrière musicale du tout au tout.
Un an après son arrivée en ville, Sarah Oyinkansola Aderibigbe commence à poster des reprises de chansons d’artistes comme Andra Day et 2Face Idibia en ligne. Elle se choisit le blaze “Ayra Starr”, qui signifie littéralement « woke and eye-opening » (« réveillé et révélateur« ). En décembre 2019, elle met en ligne une chanson originale intitulée « Damage » sur sa page Instagram. Très vite, elle attire l’attention de Don Jazzy, le directeur du label nigérian Mavin Records (qui accueille notamment Rema). Ayra Starr signe un premier projet en 2021, simplement titré Ayra Starr EP, produit par Don Jazzy (avec Louddaaa) qui devient, peu après sa sortie, numéro un des charts iTunes et Apple Music au Nigeria et au Ghana.
200 000 dollars pour un « salut » ?!
Ayra Starr est catapultée à la célébrité et devient une véritable figure capitale de la scène afrobeats nigériane. L’actualité donne raison à son influence : en juin dernier, juste après avoir publié son dernier album, Ayra Starr dépasse Tyla en nombre d’écoutes sur Spotify, devenant pour quelques mois l’artiste féminine d’Afrique la plus écoutée de la plateforme. Sa popularité est telle qu’elle raconte avoir été carrément payé 120 millions de FCFA (soit 200 000 dollars), juste pour dire « salut » au fils d’un milliardaire (et elle n’a eu qu’a envoyé une vidéo d’une minute, pratique en plus).
Depuis, Ayra Starr a fait le tour du monde, et c’est arrivée jusqu’aux oreilles d’Aya Nakamura, notre grande reine de la pop, qui l’a invitée sur son titre “Hypé” l’année dernière. L’occasion pour elle d’apprendre un peu notre jolie petite langue, surtout son argot : elle maitrise désormais le « ça dit quoi ma goooow ?” et le « on est làààà” à la perfection…
Pionnière des Music Of Black Origin Awards
Même si elle s’est habituée à dérouiller les records, la consécration des Music Of Black Origin Awards (Mobos) britanniques, c’est quand même pas rien. Ayra Starr est devenue la première femme en 16 ans à remporter le prix de meilleure musique africaine !