Ce matin, j’suis en furie. Ce matin, j’suis hors de moi ! Faut dire, j’me suis levé du pied gauche. Ce matin, j’avais même deux pieds gauches au réveil.
J’l’dis aux enfants comme à ceux qui croient tout ce qu’on leur dit, c’est une image… sinon jamais j’aurai pu sortir de chez moi. J’n’ai pas deux paires de chaussures identiques et j’suis pas le genre de gars à sortir avec deux chaussures dépareillées. Déjà deux chaussettes, ça me pose question, genre une bleue une verte ou un rouge et une grise, c’est pas mon truc, même si je sens bien qu’ces derniers temps, il y a du relâchement sur la question. Depuis le premier confinement en fait, j’ai remarqué que lorsque ça commence à bouillir en moi. Lorsque mes contradictions internes sortent de leurs réserves. Lorsque je veux tout et son contraire plus que tout et n’importe quoi, lorsque je veux juste tout tout et tout, je me signe une autorisation. C’est cool, les autorisations, y en a pour tous les goûts. C’est comme chez les bons glaciers, y a tous les parfums d’autorisation, des autorisations à buller les yeux accrochés à la ligne d’horizon comme une paire de chaussettes de la même couleur cette fois-ci, des autorisations à la vanille, des autorisations
à signer, tamponner, valider mes propres autorisations. Au début, je trouvais cela ravissant, je l’avoue, mais très vite, s’autoriser à signer ses propres autorisations m’a couru sur le haricot comme on dit du côté de Tarbes. Peut-être peut-on trouver là les raisons de mon courroux matinal comme dirait le psy pleutre d’En Thérapie ? Peut-être pas ?
Quoiqu’il en soit, ce matin, je suis hors de moi. Pour vous, ça ne change probablement rien, vous n’avez pas l’image, mais ce matin, j’vous l’dis, j’suis hors de moi, physiquement à côté de mes pompes. Et je ne sais pas le temps qu’ça va durer, je sais juste que je vais tout faire pour partir en quête et à la conquête de mon for intérieur, une place que j’n’aurai jamais dû quitter. Ça va peut-être me prendre la journée, ou le week-end qui s’annonce dès aujourd’hui pour moi mais rassurez-vous, lundi matin, tout devrait aller mieux. A lundi alors et du bon temps à vous toutes et à tous d’ici là!