Quand on vous parle ballet, vous vous dites emballés ou « du balai » ? Si c’est la première option qui a votre préférence (vous n’êtes pas seul.e, même les footeux du PSG se mettent à lacer les chaussons), le Grand Théâtre met ses fuseaux à l’heure américaine, avec l’ouverture grand luxe de sa saison 2020-2021.
Derrière les colonnades corinthiennes, trois spectacles vous attendent, portant la prestigieuse estampille du New York City Ballet, connue pour son inépuisable inventivité et sa précision à toute épreuve dans l’exercice des piti piti pas, quelles que soient les générations qui se sont succédé pour l’incarner.
Une continuité dans l’excellence devant laquelle vous allez pouvoir agrandir vos pupilles, le temps d’une volée de soirées bordelaises qui associeront les spectacles d’une des stars de la danse contemporaine, Justin Peck, et de l’indéboulonnable figure tutélaire Jerome Robbins – disparu en 1998 et célèbre notamment pour avoir mis en scène les chorégraphies de West Side Story.
Droit d’aînesse oblige, accordons la priorité à ce dernier dans nos présentations. Commençons donc la revue de ce programme triptyque avec un spectacle joué pour la première fois en 1956 – l’année, aux USA, d’Eisenhower et de « Blue Suede Shoes ». C’est pourtant dans un cadre tout à fait différent que prend place The Concert, parodie rieuse et haute en couleurs d’un concert classique et de son public, plutôt fantasques. La preuve par l’image, entre rixes, entrechats et balades sous des parapluies :
Autre spectacle de Jerome Robbins, le majestueux In the Night jouera lui sur du velours en explorant ce sentiment que le bougon Céline décrivait comme « l’éternité mis à la portée des caniches ».
Sur trois Nocturnes de Chopin, trois couples viendront symboliser trois métamorphoses de l’idylle : tour à tour, l’amour naissant, la sérénité du couple « casé », la passion incendiaire trouveront leur incarnation sur scène lors de cette ode à l’amour et à l’harmonie sensuelle qui profitera de la nuit étoilée pour danser « non pas sur la musique mais dans la musique », comme aimait à le dire Robbins.
Toujours pour titiller votre envie de lever le cuissot (plus ou moins fuselé), Paz de la Jolla déploiera sa fantasia collective, sous la houlette de Justin Peck – qui vient de chorégraphier le prochain film de Spielberg, un remake de … West Side Story (décidément !).
Dans leurs costumes si pastels qu’on les croirait venus de Lectoure (ou des Demoiselles de Rochefort), les dix-huit danseur.se.s de ce spectacle créé en 2013 font une grande salutation au soleil californien, hommage en trois actes à une certaine vision de la Côte ouest, celle d’avant les incendies géants – qui proposent, eux, un type de flamboyance moins réjouissant.
Pour croquer à pleines dents dans ces trois quartiers très dansants de la Grosse Pomme, livrés à domicile plus aisément que des meubles Ikéa, ça se passe dans le formulaire ci-dessous, avec un mot de passe Nova Aime qui – indice – porte bien ses noms.