C’est le Moment de Momo.
Dès les premières images, le documentaire revient sur l’une des plus célèbres provocations de Banksy vis-à-vis du monde de l’art : l’auto-destruction d’un de ses tableaux en pleine vente aux enchères il y a de ça deux ans. Vous me direz peut-être, encore un énième projet sur Banksy, encore un projet qui ne nous dévoilera pas son identité. Mais ce qui est intéressant avec ce docu c’est que justement, il parvient à dresser un portrait en profondeur de l’artiste bien qu’il reste toujours invisible. Et surtout, il nous aide à comprendre pourquoi Banksy veut protéger son identité, en quoi cela sert son propos. Avec les témoignages de gens qui ont travaillé avec lui, son ancien agent par exemple qui explique qu’il passait 50% de son temps à protéger son anonymat en diffusant des fake news ou en fermant des rues.
Le documentaire parle forcément aussi beaucoup de l’engagement politique de Banksy, de comment ses oeuvres ont permis aux jeunes notamment de prendre conscience des injustices du monde dans lequel ils vivent. Il y a une phrase particulièrement intéressante dans le film qui dit « Avec Banksy c’est autant l’histoire que l’oeuvre d’art ». Ce n’est jamais juste une peinture, l’intérêt c’est ce qu’il se passe après, les gens qui en parlent, qui manifestent. Au final, ça nous enlève cette curiosité un peu perverse qui nous pousse à vouloir absolument mettre un visage et un nom sur cette personne, parce qu’on se dit que ce n’est qu’en restant invisible qu’il pourra continuer à avoir cet impact et ce pouvoir.