Trilogie hippy – Trilogie méchants.
Barbet Schroeder est venu à Nova pour parler un peu de sa carrière prodigieuse : près de 60 ans. Six décennies agitées.
Les sixties avec la contestation, les seventies et la libération, les eighties show biz et business, les nineties techno, rap et bad boys, enfin les années 2000 technologiques et les 2010 en effet de mondialisation et de bascule !
De la Nouvelle Vague à aujourd’hui, il a été souvent en première ligne, notamment du culot et du nouveau.
La trilogie hippie et 70 : More, La vallée et Maitresse, mais surtout il a reconnu que la trilogie de ses documentaires « durs » sur des personnages inquiétants : Idi Amin Dada, maitre Vergès, se termine aujourd’hui avec « le vénérable W », un document sur un moine bouddhiste, entre Trump et Le Pen, (selon ses mots).
Car on ignore souvent que Bouddhisme (et Hindouisme) comportent des éléments nationalistes, racistes et xénophobes …Une fois de plus BS.
Cinéaste et producteur indépendant la plupart du temps, se retrouvent à montrer des images déroutantes et des personnages hors norme.
Avec Bukowski, qu’il considère comme un modèle de bonté, d’humour et de sagesse… puisqu’il a fait sienne sa devise : « Don’t Try », n’essaie pas ( précisé par Barbet = « n’en fait pas trop, aie confiance et laisse les choses se faire … » Assez Hippy comme ligne ?)
Bref, une rencontre déroutante avec ce jeune homme de 75 ans, toujours aussi dynamique, jeune et entreprenant (au téléphone à l’antenne avec Gaspard Noé… Un autre cool – pas cool ? )
Pour moi, après cet entretien, Barbet Schroeder reste un homme révolté, un cinéaste à part. Il a également reconnu que le système américain des majors n’était pas fait pour lui et son aventure américaine déjà pénible sur Barfly (7 ans !) était du passé.
Par contre, je ne partage pas son enthousiasme sur la technologie et les progrès fantastiques en matière de technique, et surtout de diffusion. Il a cité son film de 1999 tourné en Vidéo Haute définition, le très beau La vierge des tueurs, sur les gangs de Medellin, technique plus légère qui lui a permis de tourner dans les rues avec une profondeur de champ qui était impossible avant.
Vous n’avez pas fini de redécouvrir ses films, et ses documents à part, entre réalité et fiction , entre amour et haine, entre contemplation et peur. D’ailleurs, il a conclu en me disant qu’il ne souhaitait surtout pas être défini ou clarifié. L’ambiguïté a l’air de lui plaire toujours autant.
Rétrospective Barbet Schroeder au centre Pompidou. Du 21 avril au 11 juin. Avec 6 films essentiels, des rencontres et la présence du réalisateur . ( voir projection et horaires sur le net.
Coffret de 5 DVD collectors en Blue Ray et DVD. Distribué par Carlotta.
Sur NOVA : des extraits de cette interview.