Devenu l’ami d’un pinson d’Occitanie, cet auteur, acteur et metteur en scène trouve un certain réconfort dans une célèbre fable romantique chinoise.
« Tout est parti d’une épiphanie dans un restaurant de poisson. » Présentée en novembre dernier aux Plateaux Sauvages (Paris), Les Animaux sont partout, la dernière mise en scène de Benjamin Abitan écrite en collaboration avec les comédiens du Théâtre de la Démesure, se propose d’explorer « la représentation des animaux dans l’art, la place des animaux dans la société, et l’animalité. » Le spectateur découvre alors les hypothèses conjointes d’un artiste et d’une primatologue chargés par un « comité olympique de super-animaux du futur » d’inventer de nouvelles relations inter-espèces, notamment grâce aux pouvoirs de la fiction, dans la joie sérieuse de « simulations » labyrinthiques enchâssées les unes avec les autres.
Confiné dans le massif des Corbières, ce trentenaire pince-sans-rire, également auteur-réalisateur pour France Culture et Arte Radio (à écouter : La Dernière séance, Le Point sur la carte), confirme aujourd’hui son désir d’égalité avec le monde animal en se liant d’amitié avec un pinson. De cette rencontre bouleversante, il tire une leçon sur les « clôtures » qu’il conviendra de poser – ou non – lorsque nous aurons tous quitté notre cage.
Pour cela, Benjamin Abitan s’inspire des écrits de Tchouang-Tseu, philosophe chinois du quatrième siècle avant J.-C., mais aussi et surtout d’une célèbre fable romantique connue sous le nom de willow pattern, reproduite sur des millions de céramiques en porcelaine, au sujet de deux amoureux chinois condamnés à mort le jour de la floraison des saules, transformés en colombes par les dieux afin de n’être plus jamais séparés.
Pour écouter Le Point sur la carte, c’est ici.
Visuel © Willow pattern sur assiette.