Un beau livre pour se balader en dehors des sentiers tout tracés.
En cette veille de paix d’autres ne l’ont pas. A Beyrouth, capitale libanaise, la situation reste toujours critique, explosive, mouvante comme le sont les sables qui menacent à chaque instant d’engloutir ceux qui y avancent confiants.
Beyrouth, chroniques et détours (Beirut Re-Collected en anglais) vous promène dans la ville seulement en guise de rues, ce sont les artères humaines que vous arpentez. Des journalistes, anthropologues, écrivains, historiens, et de simples citoyens y racontent leur Beyrouth et tissent de leurs histoires croisées un réseau urbain oral qui dialogue avec des photographies aux regards décalés.
Livre remarquable dans sa célébration heureuse ou non du quotidien, Beyrouth, chroniques et détours présente tout d’un universel nécessairement humain à travers ces récits qui n’ont, au départ, rien d’exemplaire.
Beyrouth, chroniques et détours porte bien son nom, s’échappant des chemins médiatiques tracés lorsqu’il s’agit de parler d’un environnement tendu, l’ouvrage conçu par le collectif Mashallah News et sous la direction artistique d’AMI, explore de nouvelles réalités, des arrière-cours. Entre les allées poussiéreuses d’un bouquiniste philosophe, on accepte de se perdre dans le passé pour mieux découvrir ce qu’il y a d’essentiel à trouver dans un futur qui se dessine.
Edité par Tamyras, maison d’édition libanaise installée à Paris, Beyrouth, Chroniques et détours, offre un ailleurs débarrassé des exigences de l’exotisme ou de l’édifiant, un ailleurs mis à nu qui est celui du véritable voyage.
Beyrouth, Chroniques et détours, Tamyras, mars 2014, 304 pages, 23 euros.