Des images 16 fois plus nettes que celles de Hubble (et Hubble il est direct dans l’espace, quand même).
Voilà ce qui nous attend avec ce petit bijou de technologie, actuellement en construction dans le désert chilien de l’Atacama, une des régions les plus arides de la planète.
Encore cinq ans de patience avant que le ELT, pour Extremely Large Telescope, n’entre en fonction. Le ELT sera tout simplement le plus grand télescope optique du monde avec un miroir principal de 39 mètres. Pour vous donner une idée de sa taille, le miroir principal du télescope Gran Telescopio Canarias, le plus grand télescope optique actuellement en service, fait un peu plus de 10 mètres de diamètre. Pour le moment, la construction de ce mastodonte haut de 80 mètres se passe bien, les délais sont respectés. Il vaut mieux, au vu des enjeux financiers.
Une facture de presque 1,5 milliard d’euros, payés surtout par l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l’Italie, avec de petites participations des autres pays européens, puis du Chili et de l’Australie.
La première partie du chantier a consisté à aplatir le sommet de la montagne Cerro Armazones, qui culmine à plus de 3 000 mètres d’altitude, à coup d’explosifs, pour pouvoir construire le ELT dessus. Quelque 220 000 mètres cubes de roche ont été retirés pour laisser la place à une longue plate-forme de béton. Sur cette plateforme, la majeure partie du squelette en acier du dôme du télescope a déjà été posé.
À terme, ce télescope hors norme, qui disposera d’une optique pionnière à cinq miroirs, dont un principal qui sera composé de 798 segments hexagonaux, sera capable de collecter plus de lumière que tous les plus grands télescopes existants réunis. Il sera capable de détecter des objets des millions de fois moins lumineux que ce que l’œil humain peut voir. Il pourra obtenir des images 16 fois plus détaillées que celles du fameux télescope spatial Hubble, qui lui est dans l’espace. Sa sensibilité devrait lui permettre d’observer certaines des premières galaxies jamais formées, dont la lumière aura voyagé pendant 13 milliards d’années avant d’atteindre le télescope. Mais surtout, cet ELP pourrait apporter une réponse à la question la plus fondamentale qui soit, sommes-nous seul‧es dans l’univers ?