Le meilleur collectif afro-soul de Paname, qui appela confiné au relâchement profond des tensions, nous téléporte dans son futur de massive chill out : ralentir pour savourer, accélérer si besoin, « gérer son temps, ne plus en perdre une miette ».
Massive chill out. Détente généralisée des corps et des cortex. Ce fut le mot d’ordre, thérapeutique en diable, proclamé par Bim Bam Orchestra au beau milieu de l’étrange tunnel tendu du confinement. Éparpillés aux quatre coins de l’Île-de-France, de l’Hérault ou de la Bourgogne, les quinze musiciens du meilleur collectif afro-soul de Paname ont enregistré puis filmé, à distance, cet appel au relâchement profond des tensions. Conçu au départ comme la fusion d’une vibe hip hop sur les rythmiques afro-beat de Tony Allen, la chanson, ample et généreuse, terminée au moment de la mort du génial batteur nigérian, résonne aujourd’hui aussi comme un hommage au maître disparu.
Par la voix de Jérémi Nureni Banafuzi, l’un des chanteurs et paroliers du big band fondé en 2008, l’Orchestre imagine que cette homéopathie du « ralentissement des métabolismes interconnectés » est réellement devenue massive, mondialisée. Avec des effets secondaires paranormaux : désormais, les humains sont capables de maîtriser leur tempo. « On peut mettre la vie sur pause : gérer les heures, les minutes, les secondes, accélérer les choses désagréables ou ralentir les instants de bonheur trop fugaces. » Voir grandir ses enfants, enquêter sur les présidents corrompus, apprendre toutes les langues ou faire avance rapide lors d’un rendez-vous chez le dentiste… En attendant de retrouver la scène et de pouvoir enregistrer son troisième album, Bim Bam donne du temps au temps. Temps mieux !
Pour voir le clip multiplexe de Bim Bam Orchestra, c’est ici : https://www.youtube.com/watch?v=hXnn1odHgOU
Image : La Persistance de la mémoire, de Salvador Dalí (1931).