3 décennies qu’on ride dans ces montagnes russes du rap alternatif, et qu’on en ressort souriant, avec l’envie de faire un tour de plus.
Bizarre Ride II the Pharcyde est arrivé comme une bouffée de gaz hilarant dans un rap game de la côte ouest à la mine sérieuse, ou l’on préférait faire valoir les gros bras, les clash où la force prime, et les attitudes purement gangsta, à la N.W.A, Ice Cube ou Snoop Dogg.
Le sens de l’humour de l’unité Pharcyde, on le sent depuis leur première bande démo, parue en 1991, qui donnera le morceau “Ya Mama” sur l’album, un défilé de vannes qui se moquent de la daronne de leur ennemis, en clair, on est plus sur du rap potache que dans le hip-hop surarmé. On se doute que ce un sens de l’humour , marque de fabrique du collectif s’est façonné avec le temps : Les Pharcydes se connaissent depuis le lycée, était dans un crew de danseurs et ont même lâché quelques pas légers dans l’émission de télé In Living Color avant de bifurquer vers le rap
Dans cette étrange virée, qui s’habille d’une pochette ou les emcees du crew s’amusent dans des montagnes russe, il y a une attraction principale : le boom bap, les instrumentales jazz et funky; magnifiées sur “Passin’ Me By”. 3 décennies après sa sortie il est toujours presque impossible de se lasser de ce morceau, reconnaissable dès la première note, poussé par l’interprétation des lyricistes qui semble vouloir fusionner avec l’instru par moment, et prenne tout l’espace disponible, grâce a des effets d’écho, et des fin de tirades étirées
« Passin’ Me By », c’est carrément devenu un hymne officieux du rap alternatif des nineties, a tel point que l’acteur/réalisateur Jonah Hill l’avait utilisé pour conclure son film dédiée à cette décennie d’avant les années 2000. Joyeux trente ans aux Pharcydes, soyez sûrs que dans 30 ans on continuera d’hocher la tête sur leurs rimes rigolardes.