Pour Disney, l’idée ne semblait pas si mauvaise au départ : une adaptation live-action de « Blanche-Neige », dotée d’un budget de près de 200 millions de dollars… Avec l’espoir de reproduire le succès ahurissant de remakes tels que le « Roi lion ». Sauf que c’est déjà la panique. À quelques jours de sa sortie seulement, le long-métrage empile polémique sur polémiques.
Le film n’est même pas encore sorti en salles qu’il sème déjà la discorde… Un peu comme une pomme empoisonnée. Le projet d’adaptation de Blanche-Neige en live-action est né en 2019, soit 82 ans après que Disney ait signé son tout premier long-métrage d’animation en 1937. Un bon gros blockbuster à l’ancienne, doté d’un budget de 200 millions de dollars. Et une belle flopée de polémiques.
Un conte de fée pas vraiment progressiste
Réaliser un remake de Blanche-Neige en 2025, ça implique évidemment de repenser le célébrissime conte de fée des frères Grimm. Il faut dire que l’histoire originelle ne suit pas le modèle de femme le plus progressiste qui soit… Se retrouve d’abord la dépendance à l’homme, pleinement symbolisée par “Un jour mon prince viendra”, une chanson qui a contribué à créer des générations de femmes attendant patiemment l’arrivée d’un prince sans lequel elles ne pourraient être complètes… Ensuite, il y a cette représentation d’une soumission joyeuse, avec une Blanche-Neige absolument ravie de faire la boniche pour sept nains qui ont pourtant largement l’âge de s’occuper d’eux-mêmes. Pour couronner le tout, une petite touche de rivalité féminine toxique, avec le personnage de la méchante belle-mère, vieille femme jalouse de la jeune Blanche-Neige qui veut l’empoisonner d’une pomme, jusqu’à ce que THE prince vienne la sauver en l’embrassant.
Une Blanche-Neige « woke »
Évidemment, quand quelqu’un a le malheur de toucher aux traditions, ce sont toujours les mêmes qui débarquent au galop. Le choix par Disney d’embaucher Rachel Zegler pour jouer Blanche-Neige a fait rugir les conservateurs américains (et européens), qui entendent dénoncer un casting « woke« , puisque l’actrice, aux origines colombiennes et polonaises, ne correspondrait pas exactement au physique de son personnage… À l’actrice de finalement révéler à Variety que dans ce remake, Blanche-Neige ne s’appelle pas ainsi en raison de son teint blanchâtre, mais parce qu’elle est née le jour d’une énorme tempête de neige.
La représentation des sept nains remises en question
Comme un malheur ne vient jamais seul, Disney a dû également faire face aux questions sur la représentation des sept nains par le remake de Blanche-Neige. Dès 2022, l’acteur Peter Dinklage, atteint d’achondroplasie (forme de nanisme), s’était insurgé contre le deux poids, deux mesures de Disney… Avant de dénoncer l’ »hypocrisie » du studio américain « fier d’avoir choisi une actrice latino pour incarner ‘Blanche-Neige‘ », tout en réadaptant une « histoire rétrograde de sept nains vivant dans une grotte« . En réponse à la polémique, Disney a choisi de transformer les nains en sorte de gnomes magiques, entièrement créées par ordinateur… En privant dans le même temps sept rôles potentiels pour les acteurs concernés.
« Fuck Donald Trump »
La tournure politique du film n’a cessé de s’accentuer, notamment lorsque Rachel Zegler a demandé à Donald Trump d’aller se faire mettre (“Fuck Donald Trump.”), avant d’afficher son soutien pour une « Palestine libre« … Tandis que Gal Gadot, qui joue la Reine Maléfique, défend de son côté la politique de l’Etat hébreu. Avant même sa sortie, Blanche-Neige se retrouve donc déjà dépassé par un tas de sujets de société ultra-polarisants qui éclipse complètement le contenu du film.
Pas de tapis rouge, (presque) pas d’avant-premières et pas d’interviews
Si bien que Disney, au milieu de la tourmente, tente de sauver coûte que coûte son blockbuster à 200 millions de dollars. Résultat : pas de tapis rouge, des avant-premières inhabituellement discrètes et l’interdiction totale pour les deux actrices principales du film de répondre aux interviews ou à toute question susceptible de mettre dans l’embarras la production. Malgré ces mesures d’urgences, les critiques ne finissent pas de pleuvoir sur Blanche-Neige, que ça soit à propos des polémiques ou de la qualité du long-métrage. La B.O., signée par le duo de Benj Pasek et Justin Paul (La La Land), aurait déçu dès le premier extrait…
Pas besoin de se faire un sang d’encre quant aux répercussions de Blanche-Neige sur le business de Disney, si on se rappelle que ses deux derniers films, Moana 2 et Mufasa : Le Roi lion, lui ont rapporté respectivement 1 milliard et 712 millions de dollars….