Véritable bande-son à lui tout seul de la lutte d’indépendance angolaise, le mythique chanteur raconte sa vie de résistant et de musicien depuis son exil en 1966 pour l’Europe.
Grand ami de notre cher et regretté RKK (Rémy Kolpa Kopoul), Bonga s’est livré au micro de Mathieu Girod lors de son passage l’été dernier au Festival Jazz à Vienne. L’occasion pour cette légende de la musique angolaise de replonger dans sa jeunesse en Angola, ses rencontres, son exil en Europe, sa carrière de sportif avortée pour la musique. Voix de la décolonisation, son timbre rauque et son univers vont populariser le Semba, qui deviendra le style musical de la résistance angolaise.
La vie de cet homme est un roman. José Adelino Barceló de Carvalho, de son nom africain, Bonga Kuenda, quitte l’Angola alors colonie portugaise dans les années 60 pour mener une carrière d’Athlète à Lisbonne. Champion du Portugal du 400 mètres en 1968, Bonga s’engage dans la lutte pour l’indépendance après avoir rejoint le club sportif Benfica. Recherché par la police politique en raison de son engagement, le sportif va vite troquer ses médailles pour la musique et la résistance en s’exilant à nouveau. Il arrive à Rotterdam au sein d’une forte communauté cap-verdienne et commence à composer avec eux. Il adopte le nom de Bonga Kuenda et enregistre un des plus grands albums de la musique africaine,« Angola 72 ». Il est alors avec Fela Kuti, le premier artiste africain a renouer avec les formes ancestrales de la musique du continent. Depuis, presque 50 ans se sont écoulés, le chanteur continue à véhiculer ses chansons, ses idées politiques et ses souvenirs quelques fois nostalgiques, emprunts de « saudade« . C’est la thématique de son dernier album en date « Recados de Fora » (messages d’ailleurs), qu’il présente en détails dans cet épisode de #MidiDansLaGueuleDuMonde.