Chaque jour, Radio Nova met un coup de projecteur sur un titre. Aujourd’hui : “Reach Out” de Sufjan Stevens & Angelo De Augustine.
La carrière musicale de Sufjan Stevens peut être séparée en deux entités bien distinctes : les albums aux influences indie-folk qui l’ont fait connaître au milieu des années 2000 (Illinois, Michigan, Seven Swans), et les projets laissant place à l’expérimentation avec les musiques électroniques (The Age of Adz, The Ascension). A Beginner’s Mind, son nouvel album sorti vendredi et en collaboration avec le protégé de son label Angelo De Augustine, appartient à la première catégorie.
C’est en quelque sorte un retour pour les partisans de la première heure, qui, à l’exception de quelques morceaux sur la BO du film Call Me By Your Name, n’avaient pas pu goûter aux plaisirs d’entendre les délicates mélodies du natif de Detroit sur de la folk depuis le déchirant Carrie & Lowell en 2015.
Grand adepte des albums conceptuels et ambitieux, ce nouveau projet s’inscrit dans cette lignée d’albums introduits par l’artiste dès le début de sa carrière. A Beginner’s Mind cherche à faire chanter des films. Écrit par le duo dans un chalet au nord de New York, chacun des titres prennent leur inspiration d’un film qu’ils ont regardé pendant ce séjour. On reconnaît au premier coup d’œil dans le tracklisting La Chose de John Carpenter ou encore Oz de Walter Murch.“Reach Out”, le morceau qui sert d’introduction à l’album, a quant à lui comme inspiration la fantaisie romantique Les Ailes du désir réalisé par Wim Wenders qui narre un conte allégorique sur l’histoire d’amour d’un ange qui renonce au paradis par amour pour une femme.
Les premières notes acoustiques nous ramènent à la maison. Celle de la mélancolie habituelle des deux chanteurs. Les voix célestes de Stevens et Angelo s’entremêlent au point de se fondre l’une dans l’autre. “Reach Out” nous fait reconnecter avec l’essentiel de la vie : son éphémérité, les êtres disparus et l’expérience humaine collective avec ceux encore présents.