Une star tombée du ciel.
The Man Who fell to Earth de Nicolas Roeg ( 1976), est un film symbole : science-fiction, british, mode, underground … Bowie en prime dans un rôle sur-mesure d’extra-terrestre riche et chic, façon jet-set.
Nicolas Roeg avait déjà co-réalisé le sulfureux Performance, avec l’étrange Donald Cammel (1970) : Mick Jagger, dans son propre rôle, entouré d’Anita Pallenberg (ex fiancée de Brian Jones et femme de Keith Richards) et James FOX : film branché, pop, décadent, et underground again.
L’homme qui venait d’ailleurs flirte d’ailleurs avec le cinéma expérimental : dérive futuriste sur le pouvoir, l’argent, les manipulations financières et médicales ,
Sur fond d’envahisseurs extra terrestres. Bowie blanc comme un linge, cheveux oranges et costumes rétros. Parfait théâtre des fantasmes des années 70.
L’envers de ces films exceptionnels – culte – vintage, est qu’ils vieillissent mal.
Car plus ils ont été pointus, pertinents, « in the mood » d’une époque, d’un genre et d’une mode, plus ils risquent d’être ultra-datés , y compris dans les attitudes et détails infimes. (Les photos des la pochettes de l’album Low et Station to Station viennent de CE film)…
Bowie sortait des tournées US et d’une cure de coke massive et il allait partir à Berlin avec Iggy Pop pour la période magique européenne (Station to station, Heroes, Low). Le film capte cet entre-deux, d’un survivant écoeuré des US et prêt à retourner en Europe, chez lui. Retour aux sources.
Dans le film, la planète de l’extra terrestre Bowie est en train de mourir asséchée.
Quant à lui, il va prendre goût aux cocktails terrestres : Gin tonic, Martini dry et autres vodka, histoire d’arroser son ego assoiffé ? Ce film est plein d’allégories.
Mention spéciale pour la musique planante de l’oublié japonais Stomu Yamashta et ovation pour l’actrice qui interprète la compagne de dérive : Candy Clark, parfaite et dans des tenues extraordinaires, entre Rythm and Blues et J.A.P. (Jewish American Princess), avec zeste de Trendy Pop, de bourgeoise branchée et de style nouveau riche.
Un rôle ingrat de groupie qu’elle assure pour en faire un contrepoint sensible. On retient l’usage du vrai Bowie dans le film: ses yeux Pers, sa pâleur, son corps, ses addictions, ses tenues, son côté messie d’un nouveau monde .
Beaucoup de qualités pour un film-dérive ou la Pop Star Bowie est tellement éthérée, qu’il s’en dégage une sorte d’ennui relatif, sans doute aussi parce que le scénario assez choc s’étire sans cesse vers une sorte de fin totale.
Mais là encore, exactement dans l’air de ce milieu des années 70, époque de désillusion, d’attitude décadente et de dépression .
_The man who fell to earth, de Nicolas ROEG . ( 1976) Potemkine film + Agnès B
DVD couleur . 139 mn . Avec suppléments . Resortie le 1er Octobre ..
(Adapté du roman de science fiction de Walter Tevis)