Février 1990, en Afrique du Sud. Le pays est tiraillé entre deux perspectives diamétralement opposées. Le mouvement anti-apartheid, jalonné de massacres et de violences policières contre la population noire a mené le pays au bord de la guerre civile. Le gouvernement vient d’annoncer un processus négocié avec Nelson Mandela, dont la sortie de prison est imminente. Le but est de mettre fin à cette politique raciste qui ronge le pays. 1990 est une année charnière. Une année d’espoir et de massacres. De révolte et de peur.
Dans cette Afrique du Sud déchirée, Mandela incarne l’échappatoire. Et pendant ces premiers mois de 1990, dans tous les townships du pays, ces quartiers pauvres réservés aux non-blancs, il résonne un seul et même morceau.
La voix qui remplit les rues, les voitures et toutes les boutiques des townships, c’est celle de Brenda Fassie. Son histoire est intimement liée à celle de son pays et au changement politique qui y a lieu. Dès les années 80, Brenda a été la première pop-star noire du pays. Elle détient encore aujourd’hui des records de vente d’albums. Pourtant, rien ne l’y prédestinait. À part peut-être son nom.
Lorsqu’elle naît, en 1964, dans le township de Langa, à Cape Town, dans une famille pauvre qui compte déjà huit enfants, elle est nommée en hommage à la chanteuse américaine Brenda Lee…
Pour aller plus loin
Le documentaire Brenda Fassie, Not a bad girl, Chris Austin pour la BBC
Brenda Fassie, South Africa’s Disruptive Township Madonna, Zamamdoda sur Afropunk
Un épisode écrit, raconté et réalisé par Clémentine Spiler.