« Laniakea (l’état sauvage) » : le nouveau morceau de Bumby qui va vous faire voler.
Il y a quelques mois, vous pouviez entendre sur cette antenne « Misérable miracle », un titre qui référait à Henri Michaux — l’écrivain qui décrivait dans son livre du même nom son expérience des psychotropes — et qui nous suggérait ici bien plus que le miracle que le misérable et qui invitait le psychédélisme extravagant au cœur d’une pop sensible, exaltée, précieuse. Bumby, le jeune homme, qui a été batteur pour des formations comme Jaune ou The Pirouettes (il nous en parlait ici), élaborait alors de jolies symphonies aériennes sur un premier EP nommé comme lui-même, c’est-à-dire qu’il se nommait Bumby.
Quelques titres plus tard, voici « Laniakea (l’état sauvage) », étrangeté sous autotune qui transporte le dancefloor dans les étoiles. « Ils me regardent danser, j’ai quatre milliards d’années ». La candeur de l’enfant qui n’en est pas vraiment un et la maturité de celui qui cumule les années ? « Laniakea » signifie, en hawaïen, « Horizon céleste immense » ? C’est à l’image de cette pop qui pourrait sembler partir dans tous les sens mais qui retombe toujours, non pas spécialement sur ses pattes, mais en tout cas sur un sol qui permet, à peu-près-, de se stabiliser.
Ce nouveau morceau, quatrième extrait d’un prochain EP (sept titres à paraitre à la rentrée 2020), est accompagné par un mix qui place, là encore, le psychédélisme au centre du propos, et que Bumby nous raconte :
« La voie du juste milieu c’est s’enraciner au plus profond dans la terre afin de voyager sans danger dans les hauteurs. La techno percussive de Don Williams rend plus fort, nous ancre dans le sol à chaque pas de danse du bassin aux talons. Les chants polyphoniques de Jonsi vont nous faire sentir l’unité universelle, regardant vers le ciel, les mains serpent au-dessus de la tête.
Cette avant-garde de la musique ambiante et électronique me fascine par sa corrélation avec ce que qu’Eckhart Tolle appelle « la conscience humaine » ou « la Présence ».
C’est le nouveau psychédélisme, un bon en avant à l’image de la théorie de Terrence Mckenna qui nous dit ceci : « L’univers n’est pas poussé du passé vers le futur mais il est littéralement attiré par l’avenir vers un objectif bien précis et inévitable » ».
J’ai tenté d’imaginer ce mix sans la notion de recherche expérimentale active. Il est plutôt joué comme la fluidité d’un voyage psychédélique. »
Visuel © Bumby