Concert de Rap Français et album de poésie urbaine dans le Gift Shop du Grand Mix
« Photo : zo. / abcdrduson.com »
Salut à vous, le Gift Shop de ce grand mix fait dans l’absence de cheveux. Je vous parlais de Bruce Willis et du décevant « Die Hard » (Yippee-ki-yay, motherfucker!), un autre crane lisse nous occupe et il est autrement plus loquace
Pour décliner l’électroménager, si seb c’est bien, C. sen, c’est vraiment pas mal non plus. « Le C. Sen Show » c’était à la Maroquinerie à Paris samedi soir.
Du romantique : « Tu me trouves touchant et attachant, je vais te toucher et t’attacher », au philosophique : « Tu peux faire l’amour au mensonge ou bien baiser la vérité. », y en a pour tous les gouts…
J’ironise pour le principe, mais le moment était inattendu vu que je n’en attendais rien, et de très bonne qualité.
Le public est divers et il a le bras en l’air, les refrains et punch lines sont scandés et l’humeur est au bon concert pour le rappeur parisien.
Oui, Il y a un type de rap proprement parisien, comme il en existe un marseillais.
Le rappeur parisien débarque de son 18ème, 19ème, 20ème natal avec une gouaille qui mêle les registres et les niveaux de langue, un bagout de « titi » où la rime privilégie le jeu de mot et l’humour. Le jeu de scène fait dans la distance un peu amusée, dans le panache, ça se pavane entre ironie et sérieux du message. Ca navigue avec aisance entre les étiquettes, le costume est sobre polo-jean, bien loin des blings qui en touchent un sans faire bouger l’autre. Chez le rappeur parisien en général, le charisme prend le relais du style étalé.
(Paris entre Gotham City, Escher et ses escaliers qui ne vont nulle part, et les souterrains du Roi et l’Oiseau)
Retour à C.Sen, il balance les titres de son album « Le Tunnel », nonchalamment, joue de la transition, l’autodérision d’un côté permet la vanne de l’autre, en évitant l’insulte. La référence est travaillée, élève le niveau sans effets de style, juste pour faire partager la sublime tirade de Charles Denner dans « L’homme qui aimait les femmes » de Truffaut. 3 minutes de cette voix venue d’avant (1977), de son timbre grave, au beau milieu d’un concert de Rap Français, il fallait oser.
Côté musique le beat est bon, alternatif comme un courant, il y a de la place pour tous sur scène, de meadley classical-hip-hop-US, à l’irruption d’une guitare électrique et d’un grand chevelu pour un titre qui flirte avec le métal.
Dans le fameux tunnel de Csen « J’ai les yeux grands ouverts comme quand il fait tout noir » et pourtant, il ne fait pas si sombre que ça, au contraire, c’est souvent éclairé des projections imaginaires d’un quotidien qui en demande.
La preuve avec le très bon titre « A l’envers. »
C. Sen, « Le Tunnel » sorti chez Only music le 26 janvier 2013, plus d’infos ici
« Photo : zo. / abcdrduson.com »