Dans la station balnéaire de Torremolinos, en Andalousie, la scène rock alternative espagnole copine avec Shame, Black Midi ou King Gizzard & The Lizard Wizard. Une histoire d’acouphènes, de chaleur, de bal costumé, de vent qui souffle (presque) trop fort et d’une volonté contagieuse de faire la fête.
Málaga, Andalucía. Le plein sud de l’Espagne, bordé sur son littoral par la Méditerranée. 45 degrés envisageables l’été. Des touristes quand même — en 2023, 15% du flux touristique de l’Espagne se concentre dans la région. On y vient généralement à l’occasion d’un road (ou train) trip andalou, en étant passé auparavant, dans les terres, par les magnifiques villes de Séville, de Cordoue, de Ronda ou bien sûr de Grenade et sa monumentale Alhambra. On joint Málaga pour profiter de ses nombreuses plages (quand on n’a rien contre les tours de béton trop hautes), pour son centre historique dont les plus vieilles pierres sont antiques, pour son rapport étroit avec la musique flamenco, ou bien entendu pour le musée Picasso, qui célèbre en grande pompe le régional de l’étape — si Picasso est mort en Provence et portait des marinières, c’est bien à Málaga qu’il est né. Une antenne du Centre Pompidou, en 2015, y a également été ouverte, et le sera jusqu’en 2025.
À Málaga, on pourrait y venir aussi pour faire annuellement le point sur une scène musicale qui, de ce côté-ci des Pyrénées, continue à exister malgré une concurrence féroce et une culture locale qui n’a jamais favorisé son développement : celle qui concerne le rock alternatif local.
Le rock est mort, disent les plus distraits et ceux qui ont l’œil rivé en continu sur les chiffres du stream ? Il ne l’est pas en Espagne où il y a encore un public pour les guitares, les batteries et les refrains qui se gueulent, même si ce sont, ici comme dans beaucoup d’endroits, les rappeurs sous influence reggaeton qui dominent effectivement les charts, et notamment chez les plus jeunes — les Portoricains Jhayco, Rauw Alejandro ou Myke Towers ou l’incontournable et très jeune Quevedo, rappeur madrilène de 21 ans qui compose et interprète sa musique depuis les Canaris, d’où il tape les millions de streams quand il ne s’agit pas de milliard.
Mire a su derecha. Está persona que este a su lado existe
Un public pour le rock alternatif ? Oui, et il est passionné… mais clairsemé et n’a pas fondamentalement de QG depuis lequel se lancer… si ce n’est la Canela Party ! Fondé il y a quinze ans par un trio — Álvaro Fernández, Alberto Pérez ‘Beto’ et Antonio Mata — qui n’envisageait alors rien d’autre qu’une fête costumée (oui, costumée, on y reviendra) avec des groupes de rock en toile de fond, la Canela fait désormais office de rendez-vous incontournable pour les amateurs de punk, de psyché, de noise ou d’indie en Espagne. Dans le public, où ça sourit un max, où les accolades sont légion et où les snobs ont oublié de booker leur aller-retour pour Málaga, on se marre, on danse, on semble suivre à la lettre les valeurs du festival, affichées sur les rebords des deux scènes sur lesquelles les groupes alterneront durant ces quatre jours. Baile — Sonido — Diversión — Gente — Fiesta — Disfrutes. Des mots d’ordre, pour ceux qui ne parleraient pas la langue de Rosalía, qui invitent, en gros, à ne pas regarder le voisin comme un ennemi mais au contraire, à faire la fête avec lui.
À la Canela, tout le monde rayonne et c’est un paradoxe : à 18h30, lorsque les concerts débutent, il fait encore une chaleur délirante et tout le monde fuit le soleil, pour lui préférer l’ombre. Ça dégouline. Dios, es muy calor.
Quand c’est le moment du climax, des confettis explosent — une obsession ici, puisqu’ils interviennent quasiment à chaque concert… Quand les refrains sont suffisamment acérés, on pogote. Mais pas de coude orienté en direction de la glotte avec mine carnassière au visage pour rappeler qui est le chef de la meute : c’est bon esprit, la Canela Party. Les mômes, le mercredi — soirée gratuite pour les rapides ayant chopé leur invitation en amont — ont même pu accompagner leurs parents en festoche et passer la soirée sur les châteaux gonflables disposés en marge des deux scènes — casques anti-bruits utiles sur le live joué très fort de Panda Bear & Sonic Boom, quand même.
Des enfants (accompagnés), des vingtenaires, des entre-deux, des moins jeunes. Majoritairement des Espagnols — de Madrid, de Barcelone, d’Andalousie, de partout —, mais aussi quelques Français, des Anglais, des Américains et même des Australiens. De près, pas de risque en assurant que ceux qui assument le mulet sont Espagnols. Mais de loin, pas possible d’identifier la nationalité de ceux qui, sur le concert de Pinpilinpussies ou d’Osees le vendredi, se lancent dans les traditionnels slams au-dessus de la mêlée. Des bières voltigent dans la foule et atterrissent au hasard. Ça mouille mais il fait encore 30 degrés à minuit alors, tout va bien. Pas d’embrouille.
Libertad
« Quand j’ai commencé à travailler avec le festival en 2016, il devait y avoir 600 festivaliers qui y participaient. Aujourd’hui, on attend 16 000 personnes pour ces quatre jours. On n’a pas l’ambition d’aller au-dessus de ce chiffre-là : c’est la taille parfaite pour nous ! », témoigne Ángel Gómez, un ancien animateur radio et bookeur de Murcia devenu l’un des programmateurs et grand chef d’orchestre de la Canela. « L’une de nos forces, c’est que l’on est fans de tous les groupes que nous faisons jouer. On ne se contente pas de faire du copié-collé de la programmation d’autres grands festivals internationaux comme d’autres festivals le font en Espagne », revendique-t-il en évoquant par exemple la venue, pourtant loin d’une quelconque étiquette rock et simplement parce qu’il trouve le projet « génial », du duo Rocío Márquez & Bronquio, l’alliance franchement intense d’une chanteuse flamenco et d’un producteur de musique urbaine et électronique (techno indus, latine ou même baroque) qui pensent, dans la lignée d’une Rosalía ou d’un C.Tangana, la musique flamenco du futur. « La liberté est le grand nom de notre festival », résume-t-il.
Une liberté rendue possible par la présence, à la Canela Party, de têtes d’affiches internationales capables de faire se déplacer le public à Torremolinos — l’une des communes balnéaires de la métropole de Málaga, où se déroule le festival —, dont certains envisagent ces quelques dates de la fin du mois d’août comme un pèlerinage annuel immanquable. Profiter de la playa de los Álamos, de la Playa Bajondillo ou de la Playa de la Carihuela dans la journée, et taper du pied le soir afin d’accompagner la fureur des guitares ? Pour certains, pour l’année prochaine, rendez-vous est déjà pris.
Cette année, le public a ainsi pu voir, en lieu et place des toréadors qui circulent habituellement dans l’enceinte de la Plaza de toros de Torremolinos — à côté de laquelle la Canela est organisée — un line-up fabriqué autour de Panda Bear & Sonic Boom (un Animal Collective et un ex Spacemen 3 qui emmènent le doo-wop et le rock and roll dans l’espace), de Jonathan Bree (la pop très eighty et orchestrale de ce Néo-zélandais romantique se joue masquée et avec une danseuse étoilée) ou d’Osees (les mecs de Thee Oh See qui ne brouillent pas vraiment les pistes, jouent forts, montrent les dents et confirment une fois encore leur statut de très grosse pointure de la scène punk californienne).
Les incontournables Notwist, aussi, ces Allemands qui réalisèrent l’exploit de passer, en quelques années, d’un projet grunge, metal, hardcore, à une indie pop électronique, romantique et progressive (l’album Neon Golden, en 2002, est un chef-d’œuvre qui camoufle sans doute une passion pour Radiohead) et dont le live a une nouvelle fois confirmé la maîtrise totale de ces Bavarois capable de gérer aussi bien les balades indie pop (« Consequence », « Pick up the phone », « One with the freaks ») que les envolées electronica progressivement mutées en techno (« Pilot », « Run Run Run »). La liberté, finalement, s’atteindrait-elle dans la rigueur ? Vous avez jusqu’à 5h, soit l’horaire à laquelle, à Torremolinos, la nuit peut débuter.
Acouphène
Niveau quota d’acouphène, mention spéciale à la soirée du jeudi à la Canela, grâce à une programmation qui mettait le post-punk britannique, et surtout londonien, à l’honneur. Dans le désordre : Shame (post-punk enragé, sautillant, intense), Dry Cleaning (post-punk parfois noise, parfois ambiant, toujours précis), Squid (post-punk arty, jazzy et hétéroclite de Brighton) et surtout Black Midi, projet ultra-expérimental porté par le phrasé si singulier de son chanteur Geordie Greep (on roule les « r » autant qu’il est possible de le faire) et par une musique qui fait tout pour se perdre en chemin (du post-punk au ska, du jazz au rock cosmic) mais s’y retrouve toujours. Midi à des allures de Minuit et il semblerait bien que ce soit ici l’idée. Tonnerre d’applaudissements et là encore, quelques pogos. Pour réduire l’enflure d’une bosse, mettre une compresse d’eau froide dessus.
À Málaga ces derniers jours, quelques habitué.e.s des ondes de Radio Nova ont également pointé le bout de leurs guitares, de leurs synthétiseurs, de leurs basses, comme la jeune Londonienne Nilüfer Yanya et son indie rock doux-amer (joué sur notre antenne depuis sa reprise tendre du « Hey » des Pixies), le Californien Nick Waterhouse et son garage psyché et rythm & blues vintage et sexy comme le peigne servant la coiffure de cheveux gominés, ou la pop R&B, électronique, sensible et sophistiquée de l’Israélienne Noga Erez (souvenez-vous de son live, il y a deux ans, dans Chambre noire).
Et côté espagnol, alors ? Ils étaient 17 à l’affiche, balayant un large spectre de ce que la musique rock, en 2023, est capable de présenter. Ángel Gómez : « Il y a de super groupes de rock dans le pays… mais ils ne sont pas si nombreux, le rock n’ayant jamais été, culturellement parlant, très populaire en Espagne. Aujourd’hui, beaucoup de groupes espagnols copient ce qui se passe aux États-Unis, et l’adaptent pour le public espagnol. Ça marche parfois très bien, mais pour nous, ce n’est pas très intéressant. Et ce n’est pas ce genre de groupes que nous recherchons à la Canela… ».
L’Espagne des punks
Le genre de la Canela ? C’est du punk glam, arty façon Alien Tango, qui aurait peut-être aimé naître dans la peau de David Bowie et qui compose, depuis Londres où il habite désormais, une pop qui trempe dans la disco, la soul, la psyché, le glam, le garage. C’est du punk new-wave, gothique, intense, façon Mausoleo, qui se joue le torse bombé et se danse en répétant « Hoy sé lo que somos, sé lo que quiero / Sé lo que quiero » (le tube « Verte ser », sombre et lumineux comme un après-midi de novembre à Valence, dont ils sont originaires).
Ce sont, incarnées par les Barcelonais de Los Yolos, les résurgences de la Contra Ola, cette cold wave qui, dans les années 80, remettait l’underground au centre du propos. C’est du rock garage qui a du mal à se détacher des codes, mais qui fonctionne quand même, façon Pantocrator — sacrément contente d’être là, la chanteuse Marina Correa. C’est du punk qui tâche façon Pinpilinpussies, qui auraient pu être Riot grrrl dans le Portland ou l’Olympia des années 90 mais qui sont nées à Barcelone dans les années 2000. C’est du grunge mélodique, pop et plein de tubes solaires (« Brillante », « Sin Hablar ») façon Repion, proposé par deux sœurs à la guitare, au chant et à la batterie (Marina et Teresa Iñesta) sapées comme des jumelles et un bassiste sapé comme lui-même.
Beaucoup de femmes au micro tiens, à la Canela Party — on peut ajouter les Argentines de Las Ligas Menores ou, loin des langues hispaniques, la chanteuse du projet d’indie-rock too sweet Sorry —, et le constat est suffisamment rare dans la musique punk, indie, psyché, pour être précisé. Pas besoin d’avoir des cojones ici pour gratter des cordes et lutter contre le conformisme ambiant. Ça change.
« Les petits groupes que vous voyez aujourd’hui à la Canela deviendront très gros demain ! », assure Ángel, qui concède le côte tremplin du festival pour ces groupes espagnols qui ne s’exportent pas toujours très bien, mais qui, dès lors qu’ils se détachent du lot, donnent une furieuse envie de les voir venir jouer ailleurs. Chapeau bas et talent très haut, en premier lieu, au projet sévillan Pony Bravo, mélange malin d’indie, de kraut, de psyché qui, en live, se pare d’artifices dub, disco, jungle, rap, techno. Une sono mondiale intello et altermondialiste qui rappelle parfois la Mano Negra avec ses tubes aussi bien bâtis pour être chantés par les foules que récités dans les garages — « Totomani », « Noche de Setas » ou « El político neoliberal », scandé par les plus gauchos du secteur avec, sur scène, un écran faisant défiler des photos de Berlusconi, d’Obama, de Poutine ou d’un chasseur très fier d’avoir mis à mort un éléphant ¡ Si Señores, bravo !
Des groupes qui cartonnent, d’autres qui ronronnent, des verres qui se renversent et d’autres qui se remplissent… la Canela Party était, jusqu’à vendredi soir, un festival comme les autres. Un peu plus que ça, peut-être ?
Bourrasques
Et puis il y eut la soirée du samedi. Celle qui voit traditionnellement la Canela Party, comme depuis ses origines en 2007, se transformer en bal costumé géant et où, comme en joue le festival dans sa communication, « ce sont les groupes qui viennent voir le public ». Car si jusqu’ici, la principale attraction vestimentaire de l’endroit résidait dans le nombre protubérant de tee-shirts de groupes portés par les gens du public — Sex Pistols, Ramones, Tame Impala, Metz, Kraftwerk, Dead Kennedys, le Wu-Tang, Sonic Youth ou La Trinidad, un quatuor pop, indie rock, new-rave… originaire de Malaga ! — l’ambition monte d’un cran pour ce dernier soir qui doit aboutir à la venue de King Gizzard & The Lizard Wizard, incontournable tête d’affiche de cette édition 2023.
Un alien tout de vert vêtu. Mario et Luigi. Les Simpsons. Des nones. Des mariées aux bougies allumées comme lors d’une procession. Une machine à laver (avec lessive incluse). La Joconde (avec son cadre directement apporté du Louvre). Des tennismen. Des footballeurs. Des joggeurs. Des garçons qui se déguisent en filles et des filles qui se déguisent en garçons. Des pochettes de disques célèbres, comme celle de Goo de Sonic Youth — ne fonctionne qu’à deux. Gandalf le Gris. Harry Potter. Dark Vador. Peter Pan. Jésus. Le pape. Des méduses. Des dauphins. Un ours. Une scène de Ghost (avec la photo de Patrick Swayze accrochée à l’épaule). Dans le public, rares sont ceux n’ayant pas joué le jeu. C’est un concours où il n’y a pas de vainqueurs, si ce n’est le collectif (bel esprit, pas vrai ?)
Pareil sur scène. Les membres de La Paloma en crevettes. Ceux des bondissants catalans Mujeres, eux — tout le monde reprend en chœurs ces hymnes pop punk, fun, solaires — parviennent à jouer leurs premiers morceaux avec des cartons sur la tête. Pas évident mais ça marche.
On en oublierait presque ce vent, pourtant de plus en plus fort et toujours très chaud, qui malmène les costumes les plus audacieux, fait tourbillonner les confettis, ramène parfois un peu de poussière dans les yeux. Ce vent, aussi, qui commence à faire tanguer les enceintes et les écrans suspendus des deux scènes, fait voler les bâches, fait vriller les barrières de sécurité qui distingue les différents espaces du lieu. Les rafales s’accumulent. Ça sent la tempête.
Ce vent qui, bientôt, et à force de souffler de plus en plus fort, obligera le festival à interrompre les concerts afin de ne pas risquer l’impensable. Entre les deux scènes et le public, un espace de sécurité s’improvise. Interdiction de passer. Risque de chute. Des techniciens abaissent les enceintes pour qu’elles ne tombent pas. On roule du câble et repli des bâches. Quarante-cinq minutes de flottement. Puis au public, on indique la sortie. La fête, déjà, semble terminée.
La patience : une vertu
C’était sans compter ce public d’une compréhension exemplaire. Cette production d’une réactivité et d’une efficacité franchement remarquable. C’était sans compter cet esprit si particulier qui vagabonde ici, entre le périmètre mal tracé de ce lieu de fête, de fiertés et de musique, où la panique n’a pas sa place et où ce sont les solutions qui ont rapidement pris la place des problèmes. Chez le public, l’enthousiasme ne faiblit pas. Pas de rancune. Pas de grincheux. Pas de plaintes. Il n’y a qu’à attendre la fin de la tempête. La fin du vent. Et espérer que le ciel, si menaçant pourtant, cesse de se noircir comme ça.
Dehors, à deux pas de l’entrée du festival où l’on protège ce qui est susceptible de s’envoler, la contre-soirée s’organise. Elle n’a pas lieu dans la cuisine, mais en plein air, où les sonos des voitures permettent à la fête de durer encore. On chante, on danse, on liquide les dernières bières achetées in extremis au bar. D’autres atterrissent dans les rades des environs ou même à la Peña Amigos del arte, ce club où se déroule alors un concours de flamenco et qui n’avait pas forcément prévu d’accueillir une flopée de fêtards en provenance d’une Canela contraint de se mettre en mode off… Tout le monde se tient bien pourtant, assurent les témoins.
Deux heures s’écoulent et sur les réseaux, ô miracle, le festival invite tout le monde à revenir ! Le vent est tombé, les enceintes sont rehaussées. Il y a une édition 2023 à terminer et une tête d’affiche à venir célébrer.
Comme si rien ne s’était passé (trois groupes, tout de même, sont annulés, dont Crack Cloud), on repart, le public toujours aussi nombreux, plus brûlant que jamais et les sourires toujours pleins phares. Personne, ou presque, ne semble avoir pris, entre-temps, le chemin du retour.
Apothéose
Les King Gizzard & The Lizard Wizard débarquent à minuit 45 sapés comme des marins sur le point de prendre la tête d’un bateau qu’ils ne tarderont pas à faire chavirer. Ces hyperactifs de Melbourne, qui sortent des disques comme d’autres multiplient les pains — 23 albums studio, quinze albums live, trois compilations, un album de remix, trois EP… en treize ans de carrière ! — passent du rock psyché au garage, de l’acide rock au surf rock, du stoner au heavy metal. Leur concert est une apothéose qui fait vibrer les sols, slamer les ados (et les bouées gonflables), communier les âmes, qui déclenche des pogos, des câlins et des cris de joie. Pour le dire simplement : c’est un très gros kiffe.
Après 1h30 de concert, quelques gouttes de pluie s’invitent enfin. Elles ne dureront pas, et rafraîchiront à peine le public sur les accords tonitruants de « Rattlesnake », qui clôture le concert. « You are totally crazy Malaga see you very soon », disent les Australiens en sortie de scène, avant qu’un garçon, déguisé en fée, ne libère quelques bulles de savon, qui viennent à leurs tours rejoindre les cieux. On s’envole avec elles, laissant la Canela Party à des lendemains gueules de bois et mines de vainqueurs. Les épreuves rendent plus forts, comme on dit ?