Un festival décidément politique.
À Cannes, le tapis rouge se fait décidément politique. Après un discours de Cate Blanchett, présidente du Jury, accompagnée de 81 femmes sur les marches pour réclamer l’égalité salariale, c’est au tour de 16 actrices noires et métisses de lever le poing contre le racisme.
Elles ont été accueillies en haut des marches par la chanteuse burundaise et membre du jury Khadja Nin. Parmi elles, Aïssa Maïga, récemment invitée sur Nova pour parler du livre collectif Noire n’est pas mon métier, qu’elles ont co-signé ensemble. Seize actrices qui entendent bien créer un mouvement pour réveiller le cinéma français, au sein duquel les femmes et actrices noires subissent de constantes discriminations.
Aux côtés d’Aïssa Maïga, Sonia Rolland, actrice et Miss France 2000, Karidja Touré, révélée par Bande de filles en 2014, ou encore Eye Haïdara, César du meilleur Espoir féminin 2018 pour son rôle dans Le Sens de la fête.
« On a accès à très peu de rôles. Dans la mesure où ce n’est pas précisé que la femme dont on parle est noire, c’est très difficile d’obtenir un casting. Ce qui est très compliqué c’est aussi d’avoir des rôles qui ne soient pas cantonnés à la couleur de la peau. Ce qui es compliqué c’est d’être invisibles », nous expliquait Aïssa Maïga dans L’Heure de Pointe le 3 mai dernier. Dans le livre, ces actrice dénoncent notamment le fait d’être cantonnées à des rôles clichés comme des infirmières, des mama africaines, ou encore qu’on leur demande de « faire l’accent » .