Le Mucem invite l’écrivain et metteur en scène nigérian Wole Soyinka pour deux journées de rencontres, lectures et concerts dédiés à son œuvre éclectique et engagée.
Auteur africain, le premier a être honoré par le jury du prix Nobel de littérature en 1986, le prolifique Wole Soyinka s’adonne tout autant au récit qu’il soit autobiographique ou de fiction, à la poésie ou à l’analyse politique. Né en 1934 en pays yoruba (Nigeria), il a enseigné dans de prestigieuses universités au Nigéria, au Ghana, en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Sa vie est à l’image de ses écrits, engagée. Il quittera les Etats-Unis où il vivait et enseignait depuis 20 ans, au lendemain de l’élection de D. Trump. Chronicles from the Land of the Happiest People on Earth, son roman qui vient de paraître (pas encore traduit en français) est un puissant réquisitoire contre la corruption politique et sociale qui sont à même de gangréner l’âme d’une nation.
Un Grand Entretien animé par la journaliste au Point, Valérie Marin La Meslée sera l’occasion le vendredi 1eroctobre (dès 18h30) de partager le regard de l’auteur sur le monde d’aujourd’hui, sur son engagement, et de l’entendre lire Ode humaniste pour Chibok, pour Leah, son poème inédit en français traduit pour l’occasion par Christiane Fioupou. En ouverture et en clôture, Raphaël Imbert accompagnera des Elèves de la classe de jazz du Conservatoire Pierre Barbizet de Marseille pour une création collective, mouvante et itinérante. Baptisée Le Tigré Créole !, en référence à sa célèbre répartie : « Le tigre ne proclame pas sa tigritude, il bondit sur sa proie et la dévore. », s’opposant ainsi au concept de negritude défendu par Aimé Césaire et Leopold Sédar Senghor.
Le lendemain, samedi 2, dès 16h, Christiane Taubira, Garde des Sceaux sous la présidence Hollande qui a œuvré pour la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité, et fait entrer la mémoire de la traite et de l’esclavage dans le récit national, dialoguera avec l’auteur nigérian autour de l’œuvre du poète, romancier et philosophe Édouard Glissant. Cet échange modéré par Bintou Simporé à la veille de Néo-Géo, son rendez-vous matinal et dominical sur les ondes de Radio Nova sera accompagné comme la veille par les interventions musicales de Raphaël Imbert et des Elèves de la classe de jazz du Conservatoire Pierre Barbizet de Marseille.
Carte blanche à Wole Soyinka dans l’auditorium du MuCEM , les vendredi 1er et samedi 2 octobre – Entrée libre sur présentation du pass sanitaire, sans réservation le vendredi, sur réservation le samedi.