Des films sur Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé, il y en a déjà eu au moins autant que de fashion week par an. Des fictions, des docus qui ont permis d’aller voir sous quasiment toutes les coutures l’histoire de ce tandem et totem du luxe. Toutes, sauf jusque- là, celles que dévoilent Célébration.
Olivier Meyrou a pu filmer pendant un peu plus de trois Saint-Laurent et Bergé, entre 1998 et 2000.
Célébration aurait tout aussi bien pu s’intituler séparation quand une distance physique s’installe tout au long du film entre ces deux hommes en plein épilogue, de leur histoire de couple mais aussi d’un certain monde de la mode. Celui qui était encore incarné par des hommes (et des femmes) designers, avant que leurs noms ne deviennent que des marques ornant des accessoires et des pages de publicités sur papier glacé . Toute une époque où la création était au centre, avant que la haute couture ne devienne avant tout une affaire de haute finance.
Célébration filme à la fois les dernières braises (Saint Laurent au travail, au gestes de moins en moins assurés, au corps de plus en plus fragile) et les cendres ( les vêtements des collections déjà mis sous housses, comme si leur mise au placard était déjà acquises). Mais aussi donc l’éloignement d’un couple sur le déclin.
Célébration aurait dû sortir il y a des années déjà. Pierre Bergé en a longtemps décidé autrement, bloquant son exploitation. Sans doute parce qu’il lui aurait été insupportable de voir sur grand écran l’annonce de la fin de sa plus grande histoire d’amour. Ou de voir un autre que lui, la mettre en scène. Elle en ressort d’autant plus déchirante quand en apparaissant dix-huit ans plus tard, Célébration est désormais un film peuplé de fantômes, à la fois testamentaire d’une manière de faire la mode et du faste d’un couple en littérale dissolution.
A.M
En salles mercredi 14 novembre
Nova vous offre des places pour la séance de votre choix. Il vous suffit de vous rendre sur le facebook Nova Aime pour trouver le mot de passe secret !