Le nouveau volume d’une collection décortiquant les systemes de censure se penche sur le pays de Ferrerri, Fellini et Pasolini.
« Je pense que scandaliser est un droit. Être scandalisé est un plaisir. Celui qui refuse d’être scandalisé est un moraliste. » Cette citation de Pier Paolo Pasolini est en exergue d’un des chapitres de « Censure & Cinéma en Italie ». Normal, quand il est difficile de ne pas mentionner ce cinéaste dans un ouvrage dédié à ces thématiques.
Au-delà de ses parties consacrées à Théoreme et Salo ou les 120 journées de Sodome, ce livre collectif opère un tour d’horizon des plus complets sur une cinématographie de choix quand, plus que les autres, elle aura fait fructifier de nombreux sous-genres provocants et transgressifs, de la nazisploitation aux comédies érotiques ou ripailles gores des films de cannibale pour ne citer qu’eux. Censure & cinéma en Italie n’est pourtant pas qu’un inventaire quand il revient autant sur les textes de loi que sur des cas d’études singuliers. Qui connaissait les aventures italiennes d’un film porno signé Wes Craven ? Qu’au début du XXe siècle l’Eglise interdisait aux prêtres d’entrer dans les salles de cinéma ? Qu' »Il divo », le film de Paolo Sorrentino consacré au sulfureux premier ministre Giulio Andreotti était privé de diffusion télé ? Aussi factuel et précis pour égrener les motifs de coupes et restrictions que riche en anecdotes, ce nouveau volume d’une collection regarde le cinéma par le prisme de son rapport à l’interdit et aux bonnes mœurs préconisées par les autorités. Et lorsqu’il en vient à évoquer les coulisses de La grande bouffe, Gomorra ou Cannibal Holocaust, pour rappeler leurs visions sociale et politique, « Censure & Cinéma en Italie » complète pleinement une collection de formidables livres d’histoire parallèle et méconnue du cinéma.
Censure et cinéma en Italie (Editions Lettmotif)
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