Batwoman Bikini.
Peut-on copier un super–héros américain, changer son sexe, l’habiller en maillot deux pièces et lui faire affronter un sosie de la « créature du lagon » ? La réponse est : trois fois oui.
Il suffit d’attendre 1968 pour la libération, de tourner au Mexique pour les décors, de se moquer des droits et d’aller de l’avant, persuadé qu’une belle fille en bikini vaut une poignée de catcheurs mexicains.
Pas de Gotham City noire et embrumée, mais les plages de Copacabana et ainsi de suite, en cartes postales rétros, pour un film d’action ultra décalé, avec des Mexicaines (même si la star, Maura Monti est italienne), des luchadores (catcheurs) sur le retour, des savants latinos à fines moustaches, un ou deux play boy sixties, dans de belles décapotables…
Une sorte de film de super-héros, et même du James Bond, avec Yacht, Labos Secrets, et combat sous-marins, mais pour enfants, avec une mention spéciale filles ! À ce stade de flou artistique, on se laisse porter par ces égéries laquées et choucroutées, faux cils de rigueurs et mode de nos mamans…
Les bains de la Batwoman (Mujer murcielago) sont particulièrement étranges : en bikini, mais avec cagoule, cape et bottines !
Le réalisateur, René Cardona, ayant fait 145 films, on comprend cette dextérité à nous faire tout avaler, comme un gros « Taco » (crêpe du Mexique), avec ou sans chili. Un voyage dans le temps… De l’innocence ?
La naïveté n’est pas un péché mortel.
Batwoman : la mujer murcielago, 1968, 80 mn, couleur, VOST, distribution Bach Films. Bonus : Alain Schlockoff (créateur de la revue : l’écran Fantastique)